martes, 15 de junio de 2010

N° 126. Junio de 2010. EXTRA VII


EXTREMADURA, c’est EXTRA

L’Estrémadure, aucun doute, a répondu à nos attentes. Nous voulions de la nature, nous en avons eu, nous voulions de l’histoire, nous en avons eu, nous voulions de la culture, nous en avons eu, nous voulions du bon jambon, nous en avons eu, nous voulions du beau temps, nous en avons eu un peu moins que nous aurions souhaité.
Mais que sont quelques gouttes d’eau par rapport à tout ce que nous avons découvert dans cette région longtemps considérée comme arriérée et misérable et qui se pose aujourd’hui en exemple à suivre dans le domaine des énergies renouvelables, du développe-ment durable, de la création artistique et même de la chirurgie de pointe avec son centre ultra-moderne de "chirurgie d’invasion minimale" de Cáceres.
El GazapO espère sincèrement que la lecture de ce numéro spécial vous donnera envie, si vous ne la connaissez pas encore, de visiter cette belle région, encore ignorée de la plupart des guides touristiques .
Merci à tous les voyageurs qui y sont allés de leur plume ou de leur clavier pour contribuer à vous apporter, amis lecteurs, quelques moments de plaisir.
Bonne lecture, et à la saison prochaine !

Randonnée/Caminata de Mayo/Mai

« La monteras-tu la côte, la côte ? La monteras-tu la côte à patu ? », se sont dit les quinze pèlerins du 8 mai quand le minibus Nicolas les a déposés entre les hameaux de Kéruzano et de Guernonio, au pied d’une impressionnante montée qui serait suivie de deux autres, tout aussi respectables.
Après cette efficace mise en jambes, et avant les côtes suivantes, nous sommes arrêtés à la chapelle de Notre-Dame-de-Pitié, puis à l’église de Boquého, dont Madame Toupin, contactée par téléphone en chemin, nous a aimablement ouvert les portes, et présenté les saints.
A la suite de ces deux visites empreintes de spiritualité, nous nous sommes rendus, conseillés par la même Madame Toupin, au boulodrome voisin où nous avons sacrifié à belles dents aux nourritures terrestres, pour reprendre notre bâton au moment précis où arrivait sur les lieux une horde de boulistes des deux sexes chargés de victuailles , et visiblement disposés à faire la fête.
En repassant par Boquého, Yvon a récupéré la voiture qu’il y avait laissée la veille pour la conduire à l’étape suivante, et revenir à pied à la rencontre du groupe. Ce petit stratagème a permis à tout le monde de marcher en confiance, en sachant qu’en cas de fatigue, il serait possible de faire une partie du trajet en voiture. Et c’est ainsi que nous avons allégrement parcouru, le mollet souple et la langue agile, les 26,5 km de notre quatrième étape sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.
A Quintin, nous avons retrouvé trois autres pèlerines qui tout l’après-midi avaient (en voiture) battu la campagne à notre recherche. Pour se sentir moralement en droit de prendre l’apéritif avec nous au PMU, elles ont auparavant tenu à faire (à pied) le tour du lac.
La journée s’est achevée autour d’une table, ou plus exactement de deux tables, au restaurant de la Vallée. Entre deux verres de vin, nous avons évoqué la possibilité, pour l’année prochaine, de faire trois étapes d’affilée, en choisissant comme date le pont de l’Ascension.
Affaire à suivre.

Camino de Santiago, en serio
Compostelle, sérieusement


Pendant que nous étions, pèlerins d’un jour, en vue du château de Quintin, Marie-Jeanne, partie du Mont-Saint-Michel le lundi 19 avril, avait déjà rejoint à Saint-Jean d’Angély la « Via Turonensis » et aux dernières nouvelles, reçues le 25 mai, elle était à Pamplona, à une journée à peine de Puente la Reina, la petite ville de Navarre où se rejoignent les chemins du Somport et de Roncevaux (le sien) pour ne plus faire qu’un jusqu’à Santiago.
Il fait beau et chaud, parfois un peu trop, et le confort des auberges de pèlerins est souvent très rudimentaire. Mais le moral et bon et les mollets au top. Plus que 700 kilomètres, Marie-Jeanne. Ultreia !!

Le Miel et les Abeilles
La Miel y las Abejas


Avec le printemps enfin arrivé et l’été qui ne va pas (espérons-le) tarder à prendre la relève, les abeilles se sont mises au boulot, et les apiculteurs en feront bientôt tout autant, quand ils s’agira de remplir les pots de miel. Mais comment font-ils ? Par quel mystérieux procédé les abeilles transforment-elles le pollen des fleurs en miel ? Et comment l’apiculteur s’y prend-il pour le leur confisquer ?
Voilà, entre autres choses sur la vie de ces insectes si utiles, ce que nous expliquera Jean-Pierre, chez lui à Lézardrieux, le samedi 05 juin à 15h00. Et pour changer un peu ses habitudes, pour ne pas s’installer dans la routine, au lieu de faire cette présentation en français, il la fera en espagnol.
Comme les abeilles, paraît-il, ont un aiguillon dont elles se servent parfois, il faudra prévoir un nombre suffisant de combinaisons et de masques protecteurs. C’est pour cela qu’il faut impérativement vous inscrire avant le mercredi 02 juin en téléphonant au 02 96 22 13 42 ou par mail à l’adresse habituelle "elgazapo@wanadoo.fr".
On vous expliquera alors comment vous rendre sur les lieux.

Scrabble en espagnol

Serait-ce comme tout le reste, une simple habitude à prendre ? Pour la deuxième fois de suite, le record est tombé le mois dernier, et se situe dorénavant à 858 points. Il faut dire qu’un tirage favorable a permis aux joueurs de placer trois scrabbles et quelques combinaisons et/ou mots très "chers". Le calcul est simple 858 : 24 = 35,75 points par coup !!!
A l’issue de la partie, il a été décidé d’un commun accord d’adopter un nouvel horaire. Dès le 12 juin prochain, nous commencerons par conséquent à 14h00. Venez nombreux, que ce soit pour jouer, arbitrer ou simplement soutenir les joueurs et leur servir le café !

Viaje / Voyage 2011


Depuis dix ans maintenant Los Amigoëlos visitent chaque année une nouvelle région de la Péninsule Ibérique. L’année prochaine, pour varier les plaisirs, c’est l’Espagne insulaire méditerranéenne que nous découvrirons: les Baléares. Mallorca, où beaucoup d’entre vous ont probablement déjà passé des vacances, mais aussi Menorca, beaucoup plus discrète, beaucoup moins connue. Et qui sait s’il sera possible d’inscrire à notre programme Ibiza, ne serait-ce que pour une journée d’excursion ?
Il s’agira bien sûr d’un voyage en avion à moins, mais on peut en douter, qu’il ne s’avère plus économique de mettre un car dans le ferry. Sur place, évidemment, pas question de rester se la couler douce au bord de la piscine de l’hôtel, ni même sur la plage voisine. S’il n’est pas exclu d’y aller, à la plage, notre voyage sera comme d’habitude essentiellement culturel. Et sur ce plan les Baléares ont beaucoup plus d’arguments qu’on ne le pense.
A la rentrée de septembre, El GazapO devrait être en mesure de vous donner une première ébauche du programme, mais vous pouvez dès maintenant, si vous êtes intéressés, vous pré-inscrire auprès d’Yvon dans les cours d’espagnol, par mail à losamigoelos@wanadoo.fr ou au 02 96 22 13 42.

Rentrée 2010-2011


Les vacances d’été ne sont pas encore commencées qu’il faut déjà penser à la rentrée prochaine qui aura lieu le lundi 20 septembre.
Auparavant il y aura les traditionnels forums, de Lannion et Guingamp le samedi 04, et de Lanvollon le dimanche 05, et les Portes Ouvertes habituelles dans les différentes salles que nous occupons à Lannion, Paimpol, Guingamp et Lanvollon.
La date de ces portes ouvertes n’est pas encore définie mais vous la trouverez dans le calendrier de la saison prochaine que vous recevrez par courrier postal avec votre GazapO de septembre.

Cenas / Repas de Junio /Juin


Attention ! Le repas de fin d’année à Lannion, initialement prévu pour le 25 juin, a été avancé au jeudi 24 juin, et cela en raison de l’impossibilité de trouver une salle libre le vendredi. Il aura lieu à la salle de quartier de Goas-Congar et regroupera les danseurs et les linguistes, qui apporteront tous une de leurs meilleures spécialités culinaire et de quoi l’arroser. Il n’est pas interdit d’amener des amis.
Même chose pour Paimpol, où, comme prévu cette fois, nous nous retrouverons le mercredi 23 juin, à la salle de Plounez.
Rien n’est prévu pour les Guingampais chez eux, mais ils seront bien entendu accueillis à bras ouverts aussi bien à Paimpol qu’à Lannion ou même dans les deux endroits s’ils n’arrivent pas à se décider pour l’un ou pour l’autre.

Cursillos / Stages

Difficile, pour Pepita, de rester tout l’été sans danser. Question d’équilibre psychique. Alors, pour ne pas déprimer, elle organisera cet été deux stages de salsa et flamenco.
Le premier aura lieu à la salle municipale de Plounez les 07 et 08 août (Salsa de 10h30 à 12h30 samedi et dimanche. Flamenco de 15h00 à 17h00 samedi et dimanche) et le deuxième à la salle Bernard Locca de Lanvollon les 21 et 22 août (Salsa de 15h00 à 17h00, samedi et dimanche. Flamenco de 18h00 à 20h00 samedi et dimanche)
Le prix sera de 30 € pour 4 heures et vous pouvez vous inscrire dès maintenant. Vous pouvez aussi en parler autour de vous.
¿ Habla usted español ?

Raúl PAZ: un concierto inolvidable

El 15 de mayo en Queven ( 56 ), el cantante de Pinar del Río, uno de los líderes de las nuevas facetas de la ola cubana en Francia , nos ofreció dos horas de ritmos caribeños y otros exquisitos mestizajes musicales. Mucha gente hablando español en una sala totalmente conquistada.
Raúl Paz ya vino a Lannion en 2007, con su disco " en Casa ". Este sábado era su primer concierto después de su regreso de Cuba y la salida de su último disco " Havanization " del cual dice que es el más cubano de todos los que ha que grabado.
También apunta que su única intención es la de " reunir al máximo de gente posible, hacerles reflexionar y como mínimo darles un momento de comunicación para que cada uno haga su vida."
Luego, durante casi media hora, dejando en la escena a sus 7 brillantes músicos, Raúl Paz, cantando y bailando , compartió con el público su generosidad, energía y cariño.
Ese concierto fue como un "mojito" de todos colores a consumir sin moderación

Especial Extremadura 2010

Du bon usage des églises espagnoles
par Armando y Catalina

La rumeur avait enflé, enflé, elle courait sur les remparts du château d’ALBURQUERQUE, l’écho en était parvenu jusqu’aux visiteurs les plus téméraires au sommet de la tour : le meilleur chocolat chaud d’Estrémadure se trouvait ici même à Alburquerque, Plaza Mayor. Une halte qui serait bien méritée après une matinée agitée passée à chercher des mégalithes perdus dans la campagne pluvieuse.
Le chocolat chaud, facile à trouver après la difficile quête des pierres préhistoriques… Que nenni ! Mais rien ne saurait décourager un Amigoëlo… Le café en question était en fait une ancienne chapelle avec son beau fronton, son bar ultramoderne, son maître autel bien en place et ses toilettes installées dans le transept.
Quand on vous aura dit que la boîte de nuit de Trujillo était dans une ancienne abbaye aux magnifiques voûtes d’arêtes et que la "Casa del Queso y del Vino" prenait ses aises dans une église baroque, vous aurez compris que les Espagnols sont des adeptes du développement durable, spécialistes du recyclage écologiste. Du pays des éoliennes innombrables, on n’en attendait pas moins.
Mais que nos amis lecteurs croyants se rassurent, ces trois exemples un brin malicieux sont l’exception qui confirment la règle : il reste en Espagne quantité de chapelles, d’églises, de cocathédrales et de cathédrales dédiées au culte et toutes plus belles les unes que les autres.

Portalegre, Portugal par Josette

Portalegre ? Porto Alegre ? Dans notre tête tout cela se mélangeait un peu … Y avait-il aussi des altermondialistes au Portugal ? Après tout, rien que de très normal … Toujours est-il qu’arrivant en fin de matinée dans cette charmante petite ville portugaise, nous nous demandions bien ce que nous allions faire de notre journée. C’était sans compter avec le « facteur humain »…
D’abord nous demandons à un policier comment nous rendre dans un petit restaurant typique dans le haut de la ville. Très gentiment il nous y mène et nous constatons, dépités, que le lundi est le jour de fermeture. Qu’à cela ne tienne, il nous emmène dans un restaurant qu’il apprécie particulièrement. Comme nous ne savons pas traduire la carte, le patron nous emmène en cuisine et nous montre le poisson. Il apporte même des portions gratuites pour que nous puissions goûter et faire notre choix. Déjeuner exquis et copieux (très bon « bacalhau »…)
Puis nous nous dirigeons vers un café typiquement portugais où, dès notre entrée, nous sommes apostrophés par un vieux monsieur que nous invitons à notre table pour un café. Il est ravi de parler français car il a été photographe à Sevran jusqu’à l’âge de quarante ans. Il nous raconte sa vie en France, nous parle de ses enfants (l’un professeur de français à l’Université de Lisbonne) puis nous guide vers les vieux quartiers (palais, cathédrale, qu’il tente de nous faire ouvrir). Rencontre très émouvante d’un homme charmant, cultivé, amoureux de la France et de sa langue….

Puis, en déambulant, nous découvrons l’Institut Supérieur de l’Education. Très curieux, nous pénétrons dans le hall et découvrons de merveilleux « azulejos ». le directeur arrive et dans un français presque parfait (dont il s’excuse ..) propose de mettre à notre disposition un fonctionnaire pour nous faire visiter les plus belles salles de cet ancien palais. Les azulejos y sont encore plus beaux. Avant de partir, il nous offre même une brochure de présentation (en portugais !) de son établissement.
Heureux de notre découverte, nous poursuivons notre pérégrination et jetons un coup d’œil dans le hall de la police. Le policier en faction nous invite à entrer et à faire des photos. Il n’est pas sûr qu’en France nous aurions eu le même accueil dans un hôtel de police !
Décidément, notre journée a passé très vite, nous n’avons rencontré que des gens charmants, ouverts, désireux de faire partager la beauté de leur ville, où ils nous ont avoué rencontrer si peu de touristes !

Le fabuleux destin de Sta María de Guadalupe par Jean Paul


De tous les sites visités par Los Amigoélos au cours de ce voyage en Estrémadure, c'est incontestablement le Monastère Royal de Guadalupe qui m'a le plus impressionné. La visite du monastère et de toutes les richesses qu'il contient est en elle-même somptueuse. Que mettre en exergue ?

• la collection des vêtements brodés d'or et d'argent des ecclésiastiques.
• les antiphonaires géants de 50 à 70 kgs (antiphonaire : mot savant pour désigner un manuscrit enluminé, en l'occurrence des livres liturgiques contenant la transcription des chants exécutés par le chœur à l'office et ornés de scènes de la vie du Christ).
• le cloître et son petit temple de style mudéjar.
• la collection des œuvres de Zurbarán.
• le "Camarín" et les sculptures (1736) des huit "femmes fortes" des Ecritures (Maria, Sara, Ruth, Jaël, Judith, Abigail, Déborah, Esther).
• la statuette de La Vierge Noire et d'El Niño, drapés dans des étoffes splendides, qui se tournent vers les touristes avant que ces derniers n'embrassent les reliques.
• Le discours incantatoire du moine franciscain qui fait office de guide, alors que si l'on regarde à gauche de la statue on aperçoit une urne transparente remplie de billets de banque … indice indiscutable de dévotion des pèlerins.
Mais au-delà de la magnificence du site et des collections présentes, ce qui m'a intéressé, au retour du voyage, c'est de chercher à comprendre comment est né et comment s'est diffusé le culte de Santa María de Guadalupe à travers le monde. Il existe en effet énormément de lieux de culte, oratoires, ermitages, églises, basiliques, cathédrales, monastères où elle est vénérée en tant que Sainte Patronne. La légende et l'Histoire expliquent cette diffusion.

La Légende

La légende procède d'un schéma très fréquent dans la chrétienté, à savoir l'apparition de la Vierge à un berger, associée à la réalisation de quelques miracles justifiant la construction d'un édifice religieux et la naissance du culte et des pèlerinages.
Dans le cas présent, il faut remonter au premier siècle après Jésus Christ pour trouver trace de notre Virgen Morena. Si l'on en croit un site Internet, le premier possesseur de la statue de la Vierge Noire aurait été l'évangéliste Saint Luc. Il fut enterré avec sa statue en Achaie (région de Patras en Grèce). Au quatrième siècle, ses reliques et sa statuette sont transférées à Constantinople. Un siècle plus tard, nouvelle migration vers Rome, à l'instigation du pape Grégoire le Grand, "l'inventeur" du chant grégorien. Nouvelle translation quelques années plus tard à Séville, alors capitale d'un royaume wisigoth, où elle est honorée jusqu'en 711 dans l'église principale. A l'arrivée des Musulmans, la statuette est à nouveau déplacée et il s'ensuit une longue période dormante de plusieurs siècles. Fin XIIème – début XIIIème siècle, un berger à la recherche d'une vache égarée voit la Vierge lui apparaître au moment où il s'apprête à dépecer sa bête retrouvée morte au bord d'un ruisseau. Les Arabes l'appelaient Guadalupe (río escondido : la rivière cachée). Premier miracle : la bête est ressuscitée… Deuxième miracle au crédit de la Vierge: la guérison d'un enfant qui était sur le point de mourir. C'est suffisant pour avérer l'apparition auprès des autorités ecclésiastiques, alors que sur les indications de la Vierge, la statuette de la Vierge Noire et d'El Niño avait été mise à jour en creusant le sol. Dès lors, place à l'histoire et à l'extension du culte de la Virgen Morena.

L'histoire
Un ermitage est d'abord édifié sur les lieux de la trouvaille. Les pèlerins accourent en grand nombre. Le roi Alphonse XI fait construire une deuxième église. Après une grande victoire sur les Musulmans près de Tarifa en 1340, il ordonne un nouvel agrandissement du sanctuaire. En 1389, le site devient un monastère dépendant de l'ordre de Saint Jérôme. Les hiéronymites vont occuper le monastère pendant plus de quatre siècles, jusqu'en 1835, date du "désamortissement", c'est à dire de la mise aux enchères publiques des biens improductifs (essentiellement religieux). Avec la sécularisation, commence une période d'abandon qui prend fin en 1879, date à laquelle le sanctuaire est déclaré Monument National. Une campagne de restauration est mise en œuvre. En 1906, un pèlerinage régional est organisé et Notre Dame de Guadalupe est instituée Sainte Patronne de l'Estrémadure.
Peu après, en 1908, sur ordre d'Alphonse XIII, les moines de l'Ordre Franciscain prennent en main la gestion du monastère, fonction qu'ils occupent encore aujourd'hui. Devenu basilique en 1955, le sanctuaire est inscrit au patrimoine mondial de l'humanité en 1993. Le monastère a donc retrouvé aujourd’hui son rayonnement de l'époque médiévale. …

Le Rayonnement de Santa Maria de Guadalupe
Le culte de la Virgen Morena de Guadalupe s'est rapidement exporté de l'Estremadure à toute l'Espagne et au Portugal. De nombreuses églises et sanctuaires lui ont été consacrés au fil des siècles dans les provinces de Badajoz, Cáceres, La Corogne, Lugo, Jérez de la Frontera, Cordoue, Huelva …etc. pour l'Espagne et Braga, Sagrés, Foz do Arelho, Castelo do Neiva... etc. pour le Portugal.
La diffusion du culte hors d’Espagne a largement bénéficié de la conquête du nouveau monde. C'est au monastère que Christophe Colomb reçoit le décret royal autorisant sa première expédition vers le nouveau monde. Il change le nom de son bateau amiral de "La Gallega" en Santa Maria. A son retour, il revient au monastère rendre grâce à la Vierge. Il baptise une île découverte à son deuxième voyage du nom de Guadalupe (La Guadeloupe).
Par la suite, les conquistadores et les prêtres accompagnateurs, dont un très grand nombre sont originaires de l'Estrémadure (Cf. Pizarro et les familles nobles de Trujillo), développeront l'évangélisation des populations indiennes principalement sous la bannière de Santa María de Guadalupe. D'où les nombreux lieux qui portent le nom de Guadalupe et l'érection de nombreux édifices dédiés à la Vierge dans tous les pays hispaniques. Symbole de ce rayonnement panhispanique: la Fête Nationale de l'Espagne et Jour de l'Hispanité (Día de la Fiesta Nacional de España y Día de la Hispanidad), célébrée le 12 octobre en commémoration de la découverte de l'Amérique et placée sous le patronage de la Virgen de Guadalupe instituée reine de l'hispanité en 1928 (Reina de las Españas o de la Hispanidad). A signaler aussi qu'elle est la patronne du Mexique suite à une découverte du même type que celle d'Estrémadure. De même, La Moreneta, la Vierge Noire de Montserrat, autre haut lieu du culte marial en Espagne, a la même origine. A la base de la légende, le même Saint Luc qui aurait sculpté la Vierge Noire avec les outils de Joseph, le mari de la Vierge. Elle est vénérée non seulement en Catalogne, dont elle est la sainte patronne, mais dans les anciennes possessions du royaume d'Aragon/Catalogne ainsi qu'en Amérique du sud...
Comme conclusion, j’ajouterai quelques mots sur la symbolique des Vierges Noires dont le mystère n'est pas encore totalement éclairci. Les Vierges noires sont des effigies de la Vierge Marie qui appartiennent à l’iconographie du Moyen-Age européen. Elles tirent leur nom de leur couleur sombre, souvent limitée au visage et aux mains. La plupart d'entre elles sont des sculptures produites entre le XIème et le XVème siècle. On trouve parmi elles de nombreuses Vierges à l’enfant. La majorité des 450 à 500 recensées dans le monde se rencontrent dans le bassin méditerranéen occidental, domaine de l'art roman, avec une concentration importante dans le sud de la France où on en compte 180.
Leur découverte par hasard, ou par intervention de La Vierge elle-même, implique le plus souvent des bergers et des bovidés. Elles sont de petite taille, enterrées ou cachées dans des grottes. Le cas de la Virgen de Guadalupe est à ce propos emblématique. Leur existence correspondrait selon certaines explications récentes à la "christianisation" de cultes anciens (Cybèle, Diane etc..) ou encore celui de la déesse égyptienne Isis dont les représentations semblent avoir servi de modèle aux vierges noires. Quoi qu'il en soit ces petites statuettes ont déclenché l'édification de prodigieux ensembles religieux, entraîné des dévotions et des pèlerinages à l'époque médiévale qui nous paraissent incroyables. De nos jours les pèlerinages continuent : le pèlerin invoque la Vierge, les touristes comme Los Amigoélos admirent les trésors exposés. Sans aucun doute, si Gil Cordero, l' "inventeur" de la Virgen de Gauadalupe revenait sur terre, il ne pourrait s'empêcher de dire : "quel fabuleux destin que celui de la Virgen Morena de Guadalupe.

Cerisiers roses et Pommiers blancs par Thérèse

Parmi les bons souvenirs de ce voyage; je parlerai de la vallée du Jerte. Maintes fois, dans ma province natale, j'ai vu des vaches sous les pommiers en fleurs. Ici, j'ai vu des chevaux sous les cerisiers en fleurs. Quelle beauté!...
Puis ce fut la visite de Cabezuela del Valle, de son sympathique musée de la cerise installé dans une maison ancienne, et de cette petite ville elle-même, emplie de piaillements d'hirondelles allant, venant, nichant sous les antiques arcades. Ce fut pour moi un rappel de la vie simple d'autrefois: Plaisir des yeux, plaisir du goût à venir des cerises, plaisir du chant et des battements d'ailes des hirondelles. Bonheur tout simple, bonheur tout court.







Árboles Singulares par Yvon

Magnifiques, en effet, les cerisiers en fleurs de la vallée du Jerte, qui ont rappelé à Thérèse les pommiers de sa Normandie natale. L’émotion qu’ils suscitent se retrouve à Jaén, dans les immenses oliveraies, à Valence dans les orangeraies ou encore dans les prodigieuses hêtraies de Navarre.
Mais il y a aussi en Espagne, comme ailleurs, des arbres isolés, qui par leur taille, leur beauté, leur longévité, et souvent les trois à la fois, ont mérité d’être classés par le Ministère de l’Agriculture et de l’Environnement comme "arbres remarquables" et sont ainsi entrés dans l’aristocratie végétale.
C’est le cas du dragonnier d’Icod de los Vinos (Tenerife), du palmier impérial d’Elche (Alicante), de l’olivier sauvage de El Rocío (Huelva), du noyer de Poveda de la Sierra (Guadalajara) et de nombreux chênes, ormes, châtaigniers et autres ifs répartis sur tout le territoire.
En Estrémadure, ce sont surtout des chênes verts qui ont acquis ce statut prestigieux, doublé de la vénération des gens du voisinage qui leur ont donné des noms propres. Comme en espagnol le mot "encina" est du genre féminin, ces noms le sont aussi : la Marquesa, la Terrona, la Solana, ou encore la Nieta (photo ci-dessus), que nous avons pu admirer à l’entrée du village de Torre de Santa María, sur notre route vers Montánchez et Mérida.

Avant la Nieta, sur le sentier d’Isabelle la Catholique, qui mène de Cañamero à Guadalupe, nous aurions également pu admirer el Abuelo, un châtaignier monumental déjà mentionné dans des chroniques de l’année … 1353 !! Malheureusement, nous avons dû ce jour-là renoncer à la randonnée prévue à cause du mauvais temps. Nous la ferons à la prochaine occasion. Aucun doute que el Abuelo nous attendra encore quelques années.

La malédiction du Mégalithe par Christine

Samedi 17 avril : au programme, la visite des mégalithes de Valencia de Alcantara….
J’aurais dû comprendre que la journée serait mémorable quand Rubén, notre sympathique chauffeur, dut se rendre à l’évidence que l’étroit chemin d’accès était sans issue et allait lui coûter une savante marche arrière. Ce n’était pas là le Carnac espagnol dûment fléché où se pressent des hordes de touristes et, après tout, tant mieux pour une amatrice d’authenticité ….
Me voilà partie, en chaussures de ville, munie pour tout bagage de mon K-Way, de mon parapluie (chinois) car le ciel était peu engageant et de l’indispensable appareil-photo. La piste empierrée était étroite et glissante mais les plus véloces et/ou les mieux chaussés découvrirent assez vite les premiers mégalithes qui, hélas, ne ressemblaient que de très loin aux magnifiques spécimens des dépliants touristiques. Il en manquait cependant un à l’appel, le numéro 6, et il me restait largement le temps d’aller à sa recherche, d’autant que la piste s’était maintenant transformée en boulevard sablonneux.
Et, joie pour la Bretonne tenace, il était bien là, un peu plus d’un kilomètre plus loin, bien dissimulé derrière les fourrés, un « dolmenhir », énorme champignon au pied de pierres levées et au chapeau de granit. Clic, clac, dans la boîte ! Trois photos bien méritées !
C’est le moment que choisit l’orage pour s’abattre sur moi et sur tous ceux qui étaient restés en arrière (pas vrai, Christiane , qui dut finir la journée en paréo ?) Le temps d’enfiler mon K-Way, j’étais déjà transpercée. D’une main je tenais mon parapluie (chinois) qui prit vite des allures de Tour de Pise, de l’autre mon jean qui , alourdi par le déluge, me tombait sur les cuisses. Quant aux chaussures, deux pédiluves !!! Je retrouvai facilement le carrefour où j’avais laissé une partie du groupe vaquer à ses réglages photographiques mais, aveuglée par la pluie qui ruisselait sur mes lunettes, je fus incapable de retrouver la piste initiale. Je décidai alors de grimper sur le point culminant du lieu - un relais téléphonique- pour tenter de localiser le bus mais rien, ma sœur Anne, rien de rien, pas de bus violet - ni rouge, ni jaune d’ailleurs - à l’horizon… Seulement une route, à cinq minutes à vol de cigogne (noire), mais c’était sans compter sur les rochers moussus et glissants, les buissons d’épineux, les innombrables murets à franchir (Ah ! l’instinct de propriété !), et les redoutables barbelés. Je n’avais ni téléphone, ni papiers et je savais pertinemment que la moindre chute pourrait m’être fatale. Une entorse et il faudrait des heures pour qu’on me retrouve dans ce maquis. Un scénario catastrophe commençait à me trotter dans la tête et je n’avais heureusement pas encore vu les vautours de Monfragüe ! Je décidai donc de jouer la prudence et de ne pas prendre de risques inconsidérés puisque l’heure du rendez-vous était désormais largement dépassée… Je finis par atteindre une ferme, accueillie par une fuite éperdue de moutons affolés par cet épouvantail ambulant et là, miracle: "Sí,sí, a la derecha, el bus está a 300 metros"
Mais, évidemment, 300 mètres plus loin à droite, pas de bus. Je m’apprêtai à rejoindre Valencia en stop quand je trouvai dans un garage un automobiliste complaisant qui me proposa spontanément de m’y conduire, ce qu’il n’eut pas à faire car les antennes violettes des rétros du bus surgirent alors de derrière un pâté de maisons. Pour moi, un des meilleurs souvenirs du voyage !
Je vous dois maintenant une explication au titre. Ce que j’ai omis de dire, c’est que ce fameux mégalithe n°6 avait été tagué en bleu pétrole sur toute une face et que j’ai l’impression qu’il s’est vengé de ces vandales irresponsables mais aussi de moi qui avais osé le photographier, en ouvrant les vannes du ciel. D’ailleurs, j’en ai eu confirmation un peu plus tard quand mon appareil-photo m’a mystérieusement échappé des mains pour finir dans la rivière à la Garganta de la Olla. Heureusement, il y avait Jean-Pierre, le sauveur de carte mémoire, auquel vous devez la photo, mais cela est une autre histoire…

Christine Le Friec-Carnavon

Lord Carnarvon et son expédition sont morts mystérieusement après la découverte de la tombe de Toutankhamon. La légende veut que le Pharaon se soit vengé de ce viol de sépulture.

El puente PARRAL par Maryse

On peut aller à Jarandilla de la Vera et ne pas voir ce pont …Il faut en effet sortir de la ville et marcher un peu pour commencer à entendre le bruit de l’eau s’écoulant entre les roches granitiques de la « Garganta Jaranda ». Ce gargouillement devient de plus en plus intense jusqu’à l’arrivée au pont.

Non, ce n’est pas le pont romain de Mérida ou d’Alcantara, impressionnant par son architecture esthétique et robuste! « El puente Parral » est un joli petit pont en dos d’âne, que certains disent « romain » mais que d’autres disent être de « facture médiévale ». Derrière, la Sierra de Tormantos encore enneigée, d’où proviennent ces eaux cristallines et fraîches, achève de rendre le paysage paisible.
La "Ruta del Emperador Carlos V" passe par ce pont. Après avoir séjourné 4 mois au château des Comtes d’Oropesa (le parador actuel), Charles Quint reprit la route en passant par « el puente Parral » pour rejoindre le monastère de Yuste où il résidera jusqu’à sa mort.
Pour nous touristes, ce lieu est un havre de paix où l’on pourrait passer des heures captivés par le jaillissement de l’eau et le bercement incessant de ses remous… Mais pourquoi faut-il que quelques voitures, s’aventurant en cahotant sur le pont, viennent troubler cette paix?

Chênes d’Estrémadure par Christiane

Partout les chênes déroulent leur silhouette, leur chevelure en coupe, moutonnant le paysage rural et sauvage d’Estrémadure. Ils poussent librement ou sont plantés dans une géométrie orchestrée par la main du paysan.

Le chêne est « vert » , le chêne est « liège », selon le sol, l’aridité, l’exposition. Quercus ilex, dans sa variété "bellota" : vous savez, celle qui donne des glands si sucrés que la chair des cochons "pata negra" s’en trouve bonifiée au point qu’elle contribue à augmenter le bon cholestérol et qu’elle est conseillée dans les régimes hypocaloriques :100 g ne contenant que 250 cal !!! Des glands qui se grillent comme nos châtaignes ou encore qui servent à fabriquer cette "liqueur de bellota" si douce au palais !
On raconte qu’autrefois en Espagne, un écureuil pouvait se déplacer des Pyrénées jusqu’au détroit de Gilbratar sans poser patte à terre… C’est qu’il a eu sa période de récession, le chêne, lorsque certaines politiques agricoles ont voulu lui supplanter le pin ou l’eucalyptus au risque d’éradiquer la forêt méditerranéenne ! Une vigoureuse campagne de protection a abouti, en 1979, à la création du Parc naturel de Monfragüe. 52 % du territoire agricole est encore couvert de chênes .Ouf !
Croisons les doigts pour que le chêne liège continue à prospérer, nous donne plein de petits bouchons et ne se fasse pas voler la vedette par cet odieux plastique !(oui, on en parle).
Vous dire que j’ai eu dans ce pays des visions de Paradis, sous les chênes ou sous les cerisiers (d’ailleurs) : une nature superbe et généreuse au diapason avec les hommes qui la font fructifier. Enfin , (non, je ne veux pas relancer le débat),l’occasion de réfléchir au rôle de la nature dans le sentiment d’identité :les chemins, les paysages, les arbres, tous ces lieux que nos ancêtres ont arpenté et que nos enfants connaîtront après nous dans cette chaîne éternelle.

Une Visite au Musée par Jeannine

A Jarandilla de la Vera, en contrebas de l’église que nous venions de visiter, nous découvrons par hasard le musée ethnologique de Francisco Porras. Il suffit d’ouvrir la porte de sa maison privée et nous entrons dans un « micmac à tire larigot ». Des objets aussi curieux les uns que les autres jonchent le sol de la pièce minuscule. Il suffit de lever la tête et nous pouvons admirer une surprenante collection de lampes à huile et acétylène, de lanternes et de cloches aux tonalités différentes. Francisco nous rejoint, s’assied sur un tabouret, branche son vieux phonographe et nous fait un petit show avec ses 2 danseurs qui se meuvent au rythme d’un tango chanté par Celia Gámez.
Nous quittons les marionnettes et franchissons l’autre seuil pour admirer les étagères de vieux postes de radio, jouets en étain, petites croix de bois et fers à repasser, à friser ou à défriser les cheveux, une montagne d’instruments bizarres qui nous laissa tous baba. Quelques journaux montraient aussi le règne d’Alphonse XIII, la guerre civile de 36, des photographies de Franco s’entretenant avec Eva Perón et la liste pourrait encore s’étendre…..
Nous avons laissé ces étranges antiquités dormir avec leurs histoires et avant de quitter ce lieu magique nous avons bu le verre de l’amitié avec cet octogénaire qui a su faire revivre à sa manière un fabuleux passé. Avec cette dernière image qui ornait le mur de sa petite salle nous avons rendu à Francisco un peu de sa jeunesse.

Question de Place par Yvon

Il n’est pas impossible qu’il y ait la même chose dans d’autres villes d’Espagne, ou d’ailleurs, mais pour ma part il n’y a qu’à Trujillo (Provincia de Cáceres, Comunidad de Extremadura) que j’ai vu cette bizarrerie : une plaque commémorative par laquelle les habitants de la ville rendent hommage à leur … Plaza Mayor !
A l’entrée de cette place, quand on y accède para la rue de Afuera (qui en l’occurrence serait plutôt « de Adentro »), sur le mur de soutènement de l’église San Martín, on y lit simplement :
« El pueblo de Trujillo a su plaza ». 07 mai 2003

Bizarre, bizarre … mais à la réflexion, cette plaque n’est peut-être pas si étrange, car lorsqu’on a arpenté en long et en large, ou plutôt en travers, cette place aussi belle que biscornue, à laquelle on arrive par neuf rues différentes, on peut comprendre que les habitants de Trujillo l’aient aimée au point d’éprouver le besoin de lui manifester leur reconnaissance.
Elle est en effet très belle ! Ni carrée comme celle de Salamanque, ni rectangulaire comme celle de Madrid, ni ovale comme cet autre joyau qu’est celle de Chinchón, la Plaza Mayor de Trujillo n’a pas de forme définie. Disons pour simplifier qu’elle ressemble vaguement à un trapèze. Qui plus est, elle n’a pas non plus de niveau défini, deux de ses côtés étant des rampes qui mènent doucement vers la ville médiévale et le château par la "Cuesta de la Sangre". Pour compliquer encore un peu la topographie du lieu (et sa description), c’est par des escaliers que l’on accède à l’une de ces deux rampes, escaliers qui mènent également à l’église San Martín, et qui, tels des gradins, donnent à l’ensemble une vague allure de théâtre.

Au centre de la partie plane de la place, si tant est qu’elle en ait un, une fontaine au milieu d’un bassin circulaire, dont les rebords servent de bancs occasionnels aux touristes fatigués. Et tout autour de arcades de granite qui donnent accès à de nombreux restaurants, comme le célèbre La Troya ( Y en Trujillo … La Troya).
Mais ce que l’on voit surtout sur la Plaza Mayor de Trujillo, que l’on y arrive par la Porte de la Viande, du Pain, du Drap ou des Légumes, c’est Pizarro, à cheval, casqué et cuirassé, l’épée au clair, sur un socle de granite qui l’élève à trois bons mètres du sol et d’où, inaccessible, il regarde, à l’angle du Palais de la Conquista construit par sa fille, l’écusson que lui donna Charles Quint, en remerciement de l’Empire qu’il avait conquis en son nom.
Peu après notre arrivée à Trujillo, la place a été envahie par les étalages multicolores d’un marché médiéval qui a attiré la foule pendant tout le week-end, et les jours suivants, à peine démontés les étalages, nous avons assisté à l’installation de barnums de luxe qui devaient, malheureusement après notre départ, accueillir la "Feria del Queso", avec la participation princière de Felipe de Borbón ! Et c’est bien entendu sur la Plaza Mayor que, le dimanche de Pâques, éclate le "Chíviri", la grande fête annuelle que pas un habitant ne voudrait manquer.
Aucun doute, c’est sur cette place que bat le cœur de Trujillo, et c’est parce qu’ils l’ont bien senti que ses habitants lui ont rendu hommage.

Jour de pluie à Cáceres par Marie-France

Lors de notre visite de la vieille ville ce jour-là, place San Jorge, un kakémono bien visible annonce une exposition : "Aguafuertes de Rembrandt".
Diable de chance : il pleut ! On s'y engouffre. Et là, que de merveilles sont mises en valeur !
Car, bien que connu pour être un grand peintre de l'école hollandaise du XVIIème siècle et un des spécialistes du clair-obscur, Rembrandt a aussi créé quelques 300 eaux-fortes, qu'il ne datait, ni ne signait, à l'exception d'une seule intitulée "jeune homme au buste".
Nous avons pu admirer une soixantaine d'entre elles cet après-midi-là à Cáceres, ainsi qu'une explication claire sur la technique de l'eau-forte : impressionnant."

¡ Qué energías ! por Odile

Me ha sorprendido el desarrollo de la energía solar en Extremadura y al volver de viaje me he documentado sobre este tema.
Extremadura produce el 20% de la energía solar de España. Por ejemplo, la planta solar de Don Álvaro, en la comarca de Mérida, cuenta con 1875 seguidores solares, que son grandes paneles que se mueven de este a oeste para captar la mayor parte de la luz solar posible. Además de estos seguidores, la planta cuenta con placas fotovoltáicas clásicas.
La planta se compone de 170.000 módulos que ocupan un área equivalente a 390 campos de fútbol juntos. Su potencia es de 30 megavatios y puede abastecer de electricidad a 120.000 personas, más o menos el doble de la población de Mérida.
También hay en Extremadura centrales termosolares, cuya tecnología es distinta, con hileras de espejos que concentran la radiación solar para calentar un fluido hasta 400 grados centígrados. Después esta energía se transforma en electricidad.
Don Álvaro producirá al año 102 millones de kilovatios/hora, suficientes para cubrir las necesidades de electricidad de 28.000 hogares. Esta producción de electricidad a partir de una fuente de energía renovable evitará anualmente la emisión de las 98.000 toneladas de CO² que generaría una central térmica de carbón para producir esa misma cantidad de electricidad.

Un Museo … diferente por Yvon

Un gigantesco insecto cuyo cuerpo es un cochazo americano de los años cincuenta y las patas varillas metálicas articuladas acabadas en cepillos que barren incansablemente una alfombra de platos de porcelana, desesperadamente blancos, desespe-radamente vacíos. ¿ Qué será ? ¿ Qué demonios será este monstruoso chisme ?
¡ Arte, damas y caballeros ! Arte conceptual. Una de las obras del mundialmente famoso artista alemán Wolf Vostell, cuyo museo visitamos en Malpartida de Cáceres. ¿El mensaje? ¡Luminoso! "Nuestra sociedad industrializada (simbolizada por su máximo exponente el automóvil) es una monstruosa langosta responsable del hambre en el Tercer Mundo (sugerida por los platos vacíos)". Gracias, Mari Fe, por esta necesaria explicación.

Todavía perplejos, pero a la vez satisfechos de haber comprendido lo que es el arte conceptual, nos encontramos de pronto frente a un muro contra el cual se superponen cuatro filas de cinco motos….
¡ Mari Fe ! ¡ Socorro !
Y en su francés tan claro como personal, Mari Fe nos explica pacientemente que Vostell recuperó las motos de la guardia personal de Franco para transformarlas en un telón, que cae al final de la obra de teatro, como acaban cayendo todas las dictaduras.
Este museo está instalado en un lavadero de lanas del siglo XVIII, al que acudían para ser esquilados todos los borregos de Extremadura, cuyo precioso vellón, una vez lavado, se exportaba hacia los países industrializados para alimentar sus fábricas textiles.
El entorno, conocido como “Los Barruecos”, es hasta tal punto pintoresco que fue declarado oficialmente “monumento natural” en 1996. Con anterioridad, el propio Vostell lo había calificado de “obra de arte de la naturaleza”, y elegido para exponer sus propias obras de arte.

NDLR: Las dos obras mencionadas en este breve artículo se titulan respectivamente “Fiebre del Automóvil” y “El Fin de Parzival”. La obra de arte que por desgracia no se encuentra ni en el museo ni fuera de él, es la que Wolf Vostell declaró en 1979 como la mayor de todas: La Paz !

Los Chistes de Rubén por Pepita

La buena impresión que nos causó a todos Rubén, cuando se hizo cargo del autobús por la mañana del segundo día, no tardó en confirmarse, y desde el segundo día ya lo considerábamos como de la familia. Debo decir, por lo que a mí me toca, que durante nuestra primera excursión al valle del Jerte, hablando de todo un poco con él, descubrimos con sorpresa que su mejor amigo era el hijo mayor de una de las mías. “Ça crée des liens”, como dicen los franceses.
Ya en confianza, Rubén no dudó en salpicar nuestras conversaciones con divertidas anécdotas y graciosos chistes, dos cosas que abundan en su profesión. Entre los chistes que recuerdo, sólo os contaré el que más me gustó, apto para todos los públicos.
Un incendio se declara a bordo de un avión en el que viajan Berlusconi, Sarkozy, el Papa y un niño de diez años. Sólo hay tres paracaídas. Berlusconi no se lo piensa y dice: Yo soy el director de un montón de empresas y el presidente de Italia. Mis compatriotas me necesitan, y además me están esperando tres chicas guapísimas, así que este paracaídas debe ser para mí. Se lo pone y salta. Sarkozy, un poco más lento, dice: yo, además de ser el presidente de Francia, soy el hombre más inteligente del país y tengo la mujer más hermosa del mundo. Debo coger un paracaídas. Se lo pone y salta. El Papa dice: mira, niño, yo ya soy muy mayor y no espero nada de este mundo. Tú, en cambio, tienes toda la vida por delante, así que ponte el último paracaídas y salta ya, que no queda mucho tiempo. Y entonces el niño: Tranquilo, Santidad, ese hombrecito nervioso que dice que es el más inteligente de Francia acaba de saltar con mi mochila!

Una ducha imprevista por Monique

Una mañana como todas las otras mañanas, nos subimos al autobús de Rubén, tan temprano como de costumbre. Compartían el cielo un sol tímido y algunas nubes. Nada inquietante.
La carretera que lleva a la frontera portuguesa atraviesa paisajes magníficos: valles y pantanos donde vienen a alimentarse nuestras amigas las cigüeñas, y estos peñascos que salpican el paisaje y levantan exclamaciones (en francés) en los asientos traseros del autobús: " On se croirait à Kergrist-Moëlou ! Y a les mêmes à Bulat-Pestivien ! "
Y hablando de peñascos, el programa de esta mañana es precisamente una pequeña caminata hacia los megalitos de Valencia de Alcántara. Antes de llegar al pueblo, nos bajamos del autobús y seguimos a pie.
Al cabo de unos tres kilómetros, llegamos a la cumbre de una colina, de donde divisamos gruesas nubes negras en el horizonte, que no anuncian nada bueno. "Pluie du matin n’arrête pas le pèlerin", pas plus qu’un "grain à l’horizon n’arrête le Breton".
Y he aquí que el pequeño chubasco se convierte de pronto en un tremendo aguacero en el que se diluye el bello panorama. Escondidos bajo nuestras capuchas, nuestro único horizonte es la punta de nuestros zapatos.
Cuando el grupo llega por fin al coche, los más previsores están tan mojados como los menos preparados. Ni el Goretex resistió la intensidad del chaparrón. Todos como sopas !!
Mi vecina de asiento, Marie-France por no citarla, estrenaba un impermeable de marinero comprado en la mejor tienda de Paimpol, ciudad de marineros. No resistió la lluvia de Extremadura. Y fue así como nuestro autobús se transformó en un probador para cambiarse la ropa y en un gran tendedero !
El almuerzo en un restaurante tan encantador como pequeño y los rayos de sol de las primeras horas de la tarde pronto convirtieron el desagradable episodio de la mañana en un cómico recuerdo de vacaciones del que hablaremos durante mucho tiempo. Tampoco olvidaremos fácilmente otra imagen: la de una señora con botas de andar en los pies y un pareo a la cintura paseando por las calles de la ciudad. ¿ Adivináis quién era esta señorita ?