martes, 11 de junio de 2013

N° 156. Junio de 2013 EXTRA XI


 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
Viva Andalucía / Vive l’Andalousie


Voici, avec un tout petit retard qui en valait la peine (car sans lui vous n’auriez eu ni le compte-rendu de la rando de Marie-Jeanne ni l’article d’Elie sur le pèlerinage du Rocío) le numéro spécial annoncé le mois dernier et que bien sûr vous attendiez avec la plus grande impatience.

Vous y trouverez une exposition assez complète et précise, tantôt en espagnol, tantôt en français, de ce que nous avons appris, vu, fait, mangé et bu au cours de ces deux semaines (moins un jour) que nous avons passées à Chipiona, petite ville touristique de la Costa de la Luz dont nous garderons tous un excellent souvenir.

Mais si l’essentiel de ce numéro spécial est consacré au récit de ce beau voyage, vous y trouverez également celui que Marie-Jeanne nous a fait, à peine rentrée, de la randonnée sur le chemin de Compostelle qui a conduit, la première semaine de juin, un petit groupe de marcheurs de Locquirec à Brennilis.

Et enfin, il ne faut pas négliger les infos concernant les dernières manifestations de l’année qui s’achève, telles la dernière partie de scrabble, la grande fête de fin d’année à Pommerit-Jaudy, le stage de danse de l’été et … le voyage de l’année prochaine !

Merci à tous ceux d’entre vous qui ont rédigé un article, envoyé une photo ou une carte postale, bonne lecture à tous et à l’année prochaine.

 

Rando de Printemps /Caminata de Primavera                   
par Marie-Jeanne

 

Lundi 03 Juin. Locquirec-Lanmeur

15h00. Les participants arrivent peu à peu à l’église Saint-Jacques de Locquirec, voiture après voiture. On se salue, tout le monde se félicite de la présence de  Robert qui l'an dernier avait eu un gros pépin. Nous regrettons que l'église soit fermée. Photo-souvenir devant la borne kilomètre zéro.

15h30 : démarrage du groupe. Robert et Monique connaissent déjà le parcours. Armelle conduit son fourgon à Guimaëc. Le temps est assez frais.

Avant la chapelle Notre-Dame des Joies, nous remarquons une construction bizarre dans un hameau. Dans le pignon sont creusées des ouvertures plus grandes que des boulins de pigeonniers. En fait ce sont des ruchers. La chapelle date du 16ème siècle. Saint Jacques le Majeur y est représenté sur un bas-relief que nous ne pouvons pas voir car la chapelle est fermée.

Après une pause à Guimaëc, devant l'église fermée elle aussi, nous arrivons à l'entrée de Lanmeur et visitons la superbe chapelle de Kernitron, heureusement ouverte. Retables, statues anciennes, sablières, poutre de gloire, la chapelle ne manque pas d'intérêt. A Lanmeur, Alain, le mari de Marie-Jeanne attend les chauffeurs qui vont récupérer leurs voitures à Locquirec. Installation au gîte et « pique-nique » dans la salle commune.

 

Mardi 04 juin. Lanmeur-Morlaix

Le temps est toujours frais. A 12 kms, dont un tiers en bord de rivière, voici Le Dourduff-en-Mer. Nous pique-niquons près de la rivière, dans un vent frisquet. Par la suite, nous allons boire un café au Café du Port, où il fait plus chaud. Andrée et Max y rencontrent un couple d’amis qui déjeunaient là.

La randonnée passe près du château de Suscinio et longe le lycée du même nom. Nous entrons ensuite dans Ploujean, pays de la famille d'Yvon, dont le nom du grand-père figure sur le Monument aux Morts et dont la grand-mère était gardienne au manoir de Traon Feunteniou, propriété du Maréchal Foch.. Après la visite de l’église, nous traversons la propriété de Keranroux qui possède un magnifique pigeonnier, sans pigeons. En arrivant sur les quais de Morlaix, nous voyons notre gîte, en face. Au mépris du panneau, nous passons par la passerelle de l'écluse.

Le soir nous mangeons à la crêperie «  Océane ».

 

Mercredi 05 juin. Morlaix- Creac’h Menory

Hier soir, Yvon a reçu un appel de Pepita et il a dû rentrer car elle ne se sentait pas très bien. Nous poursuivons donc sans lui. Traversée de Morlaix, assez longue, puis pause à l'église de Plourin. Ce matin il fait beau. Au lieu-dit Bodister, nous pique-niquons près d'une maison qui nous semble vide. Quelques minutes après voici le propriétaire. Nous pensons qu'il va nous renvoyer mais la conversation s'engage. Il est bretonnant et parle avec Robert qui nous sauve la mise. Il est ravi de discuter en breton avec un vrai bretonnant. Il habite Morlaix et retape cette maison, où il vient parfois à pied (2h15 de route)

Au Cloître-Saint-Thégonnec tout est fermé, la mairie, l'église, le café. On fait une mini pause-sieste puis nous voilà repartis vers Creac'h Ménory. La route que nous avions ratée l'autre fois (avec Monique et Marie-Claire) se révèle magnifique. A un endroit nous délaissons le GR mais nous nous heurtons à des barbelés. Reprise du GR jusqu'à Creac'h Ménory. En attendant le moment du retour, Robert arrache une tique qui s'est plantée dans sa jambe. Décidément ! La voiture d’Yvon n’étant plus là, c’est le mari de Claude, Jean-Yves, qui ramène une partie des randonneurs. Demain matin, un de ses amis viendra conduire deux randonneuses au départ. Au gîte, Maryse nous invite à partager avec elle la bouteille d’ « Amontillado » gagnée au quiz sur l’Andalousie puis nous attaquons le repas préparé par le propriétaire et son épouse. Menu : carpaccio de courgettes, saumon, sauce à l'oseille, pâtes fraîches, fromage, savarin. Le tout arrosé comme il se doit.

 

Jeudi 06 juin. Creac’h Menory8 Brennilis

Il fait beau et chaud dès le. départ de Creac'h Ménory. Nous empruntons le magnifique sentier qui à travers les bois nous conduit vers l'abbaye du Relecq. Un peu avant d’y arriver, nous admirons un beau jardin, dont la propriétaire s’empresse de nous informer qu’il est à admirer « de l'extérieur » uniquement. Après l'abbaye, nous traversons les landes. Il fait très chaud. Nous longeons le village de Trédudon-le-Moine, premier village résistant de France. A Trédudon, nous faisons notre dernier pique-nique pour arriver à la Feuillée à 14h30. Le bar et la crêperie sont fermés. Dernier tronçon vers Brennilis. Yvon et Pepita nous ont rejoints en voiture. Nous partons tous ensemble jusqu'à l’Auberge du Youdig où nous prenons un dernier verre avant de repartir chacun de son côté.

         Jusqu’à l’année prochaine.

 

Brève de Rando :

 

Armelle et Marie-Claire sont chargées de conduire le fourgon au village de Trédudon, où aura lieu le pique-nique. Elles ne trouvent aucun randonneur pour leur indiquer le chemin, elles se rendent donc au bourg de La Feuillée. Une jeune femme leur indique la direction

C'est à quelle distance ? demande Armelle

Je ne sais pas exactement. J'y suis déjà allée à vélo, ce n'est pas très loin. Mais évidemment en voiture c'est moins loin.

 

Fiesta de Fin de Año / Fête de Fin d’Année

 

A ne manquer sous aucun prétexte, la grande Fiesta de Fin d’Année aura lieu le samedi 29 juin, à la salle des fêtes de Pommerit-Jaudy, à partir de 20h00. Comme tous les ans, tous les artistes professionnels ou amateurs de l’association et/ou de votre entourage sont chaleureusement invités à monter sur les planches ainsi qu’à exposer leurs œuvres. Il suffit pour cela de prendre contact avec Pepita ou Yvon au 02 96 22 13 42 ou mail à losamigoelos@wanadoo.fr .

Cette soirée sera aussi l’occasion de voir une sélection des plus belles photos du voyage 2013 en Andalousie.

Il s’agit d’une soirée « Auberge Espagnole » à laquelle chacun apporte (en solide et en liquide) de quoi dresser un buffet qui sera ensuite partagé par tout le monde dans la joie et la bonne humeur. Pour des raisons à la fois écologiques et gastronomiques, n’oubliez pas d’apporter également vos propres couverts.

 

Scrabble en espagnol / español

 

La prochaine rencontre amicale de scrabble, et dernière de la saison 2012-2013 aura lieu le samedi 15 juin, au local de Lannion, à 13h30. Comme Météo-France nous annonce un temps lamentable, quelle meilleure occasion que de s’y retrouver autour d’un bon café et des gâteaux qui vont avec ?

 

Stage de Danse / Cursillo de Baile

 

         Pepita, qui ne peut pas imaginer de rester tout l’été sans danser, proposera aux amateurs de salsa et de sevillanas un stage pour débutants de deux jours, en soirée, les 25 et 26 juillet, à la salle municipale de Plounez (Paimpol). Si vous n’êtes pas intéressé(e) vous-même, n’hésitez pas à en parler à vos amis qui pourraient l’être. Le prix sera de 30€ pour 4 heures et vous pouvez vous inscrire dès maintenant par mail à losamigoelos@wanadoo.fr ou en téléphonant au 02 96 22 13 42.

 

Forum des Assos

        

         A peine fini, ça recommence, et nous avons déjà rempli les papiers pour les forums de Paimpol et de Lannion qui auront tous les deux lieu le 07 septembre. Pour l’instant, notez simplement la date (qui sera probablement la même à Guingamp). Dès la rentrée, El GazapO vous contactera pour l’organisation des permanences, et des éventuelles démonstrations.

 

La Rentrée / La Vuelta

       

        Comme tous les ans, la reprise des cours de danse et d’espagnol se fera la dernière semaine de septembre. Avant cela, nous pourrons nous retrouver aux différents forums et aux maintenant traditionnelles Portes Ouvertes de Paimpol, Lannion et Guingamp.

 

Voyage / Viaje 2014

 

         Après une confrontation amicale mais néanmoins ferme de différents points de vue, les membres du bureau de l’association sont parvenus à un accord et votre GazapO est maintenant en mesure de vous communiquer les grandes lignes de notre voyage 2014.

         Les dates des vacances scolaires de Pâques nous étant favorables, il aura lieu du dimanche 27 avril au dimanche 11 mai. Notre destination sera l’île de Minorque, en espagnol « Menorca », où nous partagerons notre temps entre excursions, randos, visites et plages, le tout optionnel comme d’habitude. Avant Menorca, nous passerons quelques jours dans un hôtel des Ramblas à Barcelone , la « Ville des Prodiges » où il y a tant de choses et tant de choses à voir !

         De Lannion-Paimpol, nous irons en car à Rennes, où nous prendrons un avion direct pour Barcelone. Ensuite, de Barcelone à Menorca, nous prendrons un bateau, pour revenir à Rennes en avion, via Barcelone.

         Evidemment, rien ne presse, mais vous pouvez d’ores et déjà vous pré-inscrire, de préférence par mail a losamigoelos@wanadoo.fr. Comme d’habitude, le nombre des participants sera limité à cinquante.

 

Crucigrama n° 156

 

Por supuesto, este crucigrama está dedicado al viaje 2013 por tierras gaditanas. No cabe duda de que una lectura atenta del GazapóN os ayudará a resolverlo.

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

Horizontales.1. De Sanlúcar, necesariamente. 2. Baña  la Costa de la Luz. Bravo. 3. Los tienen todas las fuentes de Andalucía, y las otras. 4. Santa en un barrio de Sevilla. El suyo caracteriza un vino de Jerez. 5. Al otro lado del Estrecho de Gibraltar. Lengua. 6. Dios. Lo hay en muchas iglesias y en todas las catedrales 7. Doble. 8. Digno de confianza. Piedra. 9. Vive. Preposición. Interjección. 10. Profanación.

Verticales.1. Vinos dulces chipioneros. 2. Reduje. Demostrativo.  3. Poco clara. 4. Calle del jerezano barrio de San Miguel. Sospechar. 5. Nombre de mujer. Nombre de ciudad. Negación. 6. Dos sílabas muy sevillanas. Corriente líquida. 7. Tiene estilo. 8. Ave habladora. De este modo. 9. Tipo de sauce. Ciudad andaluza, con el acento ! 10. Vocales. Parece que Conil de la Frontera le debe su nombre.

 

 

Spécial Andalousie
Dessin de Sirina

Voyage 2013 à Chipiona

 

 

La Feria del Puerto de Santa. María

par Emilie

 

Mamie me demande : « Qu'est ce qui t'a plu dans ton voyage ?

- Qu'on soit tous les quatre ensemble

- L'avion. C'est la première fois que je prenais l'avion

- la plage juste en face de l'hôtel

- on pouvait aller partout dans l'hôtel

- tous les gens qui étaient avec nous

- les fois où on a dansé les sévillanes

- la marche de 8km

- le spectacle de danse à Sanlúcar

Et ce qui ne t'a pas plu ? : 

- Les trajets en car

- lorsque je me suis perdue à la féria, je vais vous raconter :

On était à la féria, on a dansé, on a mangé et on s'est promené, à un moment on devait traverser une route, j'ai traversé et tout d'un coup plus de Mamie, plus de Papi. Je pensais qu'ils étaient devant moi, alors j'ai couru très vite pour les rattraper. Je ne les voyais toujours pas, alors je me suis arrêtée et j'ai pleuré. Des vieilles dames m'ont accueillie, je ne comprenais pas ce qu'elles me disaient, j'ai eu peur et j'ai essayé de m'enfuir, les dames ne m'ont pas laissée partir.  Au bout d'un moment j'ai  vu les policiers et j'étais soulagée, je ne comprenais pas ce qu'ils disaient, je ne répondais pas ; un des policiers m'a dit "est ce que tu es Française ?" j'ai dit oui avec la tête, il m'a dit "comment t'appelles-tu ?" j'ai dit "Emilie".
 

Il m'a demandé de monter sur son cheval pour m'emmener au commissariat, il me tend la main pour monter sur son cheval, juste à ce moment là une dame et un monsieur du groupe passent et disent au policier qu'ils me connaissaient. On a fait quelques pas et j'ai vu Papi, je lui ai fait un gros câlin. On a cherché Sirina et Mamie et j'ai sauté dans les bras de Mamie.

 

Conocéis el gamón?

por Catalina

 

Caminando por la ruta de los Pueblos Blancos, cerca de Grazalema, pude observar una planta de la familia de las liliáceas que puede alcanzar una altura de 150 cm. Es una planta de color verde, con flores blancas y raíces gruesas y bulbosas. También se la puede ver en Bretaña. Pero esta planta tiene una particularidad. Al calentar su raíz bulbosa y golpearla sobre una piedra, produce un estallido similar al de un petardo. Cuenta la leyenda que los habitantes de Ubrique utilizaron estas plantas para ahuyentar a los soldados de Napoleón cuando invadieron su pueblo, creyendo éstos que eran disparos. Otros dicen que con este ruido, alejaban a los lobos de la Sierra. Para celebrar la leyenda y el color blanco, Ubrique organiza una fiesta muy popular "La Crujía de Gamones" durante el mes de mayo. Las barriadas de la ciudad invitan a explotar gamones a la salud de los amigos. Ahora sabéis que tenemos un arma de disuasión masiva sobre nuestro territorio ! Que viva el gamón!

 

Mauvaise pioche

par Eveline

 

Arrivés à Séville nous choisissons la longue file d'attente de la Cathédrale et nous avons bien fait de persévérer, la Cathédrale est splendide ! Puis nous attaquons la file d'attente de l'Alcazar, bonne pioche aussi, nous avons visité une expo de céramique et des jardins magnifiques, et tout contents nous sommes sortis pour déjeuner. Nous avons alors rencontré des gens de notre groupe qui nous ont parlé de la chambre de la Reine et d'un tas d'autres pièces, que nous avons zappées involontairement car nous n'avions pas pris de plan !!!

Nous déjeunons dans un restaurant très prisé, belle déco et très bons gâteaux. Se pose alors un dilemme : dois-je suivre Marc et les petites pour visiter la Tour de l'Or, la place d'Espagne et autres sites ou suivre les copines dans les magasins ? Je repose la question aux filles qui a priori optaient pour les visites et, changement brusque, elles préfèrent les magasins. Alors en route pour le centre ville, en pensant garder un petit peu de temps pour passer voir la Place d'Espagne avant de reprendre le car… Mais nous cherchions les magasins d'articles de flamenco, Françoise n'hésitait pas à demander tantôt au boulanger, tantôt au confiseur (que nous avons dévalisé de ses « turrones »). Sans succès. Jusqu'à la rencontre de jeunes étudiants parlant français qui nous ont mis sur la piste des magasins tant recherchés. Maintenant il faut choisir les éventails, les châles, les chaussures… tant et si bien que l'heure passait ! Françoise et Martine optent pour une boisson en terrasse, les petites sont fatiguées mais sont contentes d'aller voir la Place d'Espagne, nous abandonnons Martine et Françoise devant leur verre de moscatel, qu'elles adorent, et nous fuyons vers la fameuse place. Je regarde l'heure, damned ! Plus que 20mn ! Demi-tour, nous alertons les copines, il est grand temps de retourner au car ! Je file devant avec les petites qui sont de plus en plus lentes, et hop, au fond du car. Marc n'était pas encore arrivé. Aurai-je le temps d'un aller retour vers la place ? Dans le car, on me répond que non. Alors, déçue, la tête basse, ronchonnant, je rejoins mes petiotes effondrées sur leur fauteuil. Et là arrivent les gens, enchantés de leurs visites et de ce qu'ils ont adoré. Devinez quoi ? LA PLACE D'ESPAGNE ! Il faudra retourner à Séville, de toutes façons il y a encore un tas d'autres belles choses à y voir…… 

 

On a retrouvé la Belle de Cadix !

par Andrée

 

Eh oui ! Quelle ne fut la surprise de Los Amigoëlos ce mardi 23 avril ! Nous étions partis pour visiter Cadix et peut-être, cette fois-ci, rencontrer sa Belle, qui, il faut bien le dire, joue à l’Arlésienne, depuis qu’elle est rentrée au couvent… Nous venions de quitter le quai de Puerto de Santa Maria, quand, soudain les voyageurs du premier rang poussèrent un cri : «A droite ! La Belle de Cadix ». Elle était bien là, au bord du quai, longue, très longue (110 m) et resplendissante sous le soleil matinal, dans sa belle robe blanche soulignée de vert, aux couleurs de l’Andalousie. Elle se cachait, non pas à Cadix, mais de l’autre côté de la baie, à Puerto de Santa Maria.

C’est que la Belle de Cadix fait les yeux de velours à tous les passagers qui souhaitent remonter le Guadalquivir jusqu’à Séville, ou le Guadiana, qui débouche lui aussi dans le Golfe de Cadix, ou encore longer la côte atlantique. Désormais, la Belle a trouvé ses amoureux et … ce n’est pas demain la veille qu’elle va retourner au couvent … de La Rábida, peut-être, mais ça, c’est une autre Histoire …

 

L’Art d’être gourmand chez Los Amigoëlos

par Françoise

 

         J’aime bien demander à Yvon un conseil lorsque nous passons une « journée libre » dans un endroit : « peux-tu nous indiquer un bon restaurant typique » ? La réponse est toujours la même : « Débrouillez-vous » !

         Par deux fois cette année, toute fière, le soir je lui parle de notre trouvaille : « Nous avons très bien mangé et nous étions les seuls Français parmi les Espagnols ». La réponse est rapide : « c’est vrai, ce restaurant est un de mes préférés, mais pas loin il y en a un autre encore mieux » …. La douche froide sur ma fierté.

         Il est vrai que si Yvon donnait une bonne adresse, il risquerait d’y avoir cinquante Français dans le restaurant et on y parlerait plus français qu’espagnol. Sans rancune. Et la prochaine fois je tenterai à nouveau ma chance !

 

Voyage culturel, artistique … et sportif …

par Yves

 

         Marcher en ville en suivant la rue piétonne principale et ses collatérales (Cádiz, Jerez, Sevilla).

         Randonner à travers le « Parque natural de la Breña » sur le sentier des falaises en admirant la flore de la pinède d’un côté et la mer de l’autre.

         Parcourir le bord de mer du phare de Trafalgar jusqu’au village blanc de Conil.

         Remonter les berges du Guadalquivir jusqu’à Bonanza, son port de pêche et sa criée (anchois, sardines, maquereaux) et ses salines.

         Crapahuter dans le magnifique « Parque Natural de la Sierra de Grazalema ».

         Pratiquer le vélo sur les pistes cyclables superbes et sécurisées de Chipiona a Rota en passant par Costa Ballena.

         Arpenter la longue plage de Chipiona (sable fin d’une propreté enviable) et plonger dans la grande bleue (température à point pour les Bretons).

 

         … qui nous ramène en forme olympique en Bretagne !

 

1er Mai à Séville

par Madeleine

 

Le mercredi 1er mai, à Séville, il faisait beau, et comme dans la plupart des grandes villes d’Europe  la population  défilait  pour  la journée du travail.

Beaucoup de monde dans la rue ; des touristes très nombreux, insouciants,  faisant la queue pour visiter « La Giralda », côtoyaient des manifestants andalous qui remontaient la « Avenida  de la  Constitución » pour se regrouper sur la « Plaza de San Francisco » face à la mairie.

Beaucoup de banderoles des deux principaux syndicats espagnols, la UGT (Unión General de Trabajadores) et CC.OO. (Comisiones Obreras). Les différentes banderoles rendaient compte de la situation économique tendue en Espagne et en Andalousie où le taux de chômage atteint selon les chiffres officiels 30,4% de la population active et le chômage des jeunes le chiffre effarant de 55%. Sur les banderoles on pouvait lire par exemple :

 

« Pan y techo a justo precio ! »

“Defendemos nuestro empleo”

Cafeterías aeropuerto; “el grupo Abades quiere rebajarnos los acuerdos”

“Se buscan esclavos!! Razón:  Abades explotadores laborales”

« Antes derrotados que entregados »…

 

Sur la Plaza de San Francisco, à la fin de la manifestation, les représentants syndicaux étaient réunis face à la mairie et là, un « cantaor » et un guitariste sont montés sur l’estrade et ont interprété deux chansons de lutte  qui ont fait vibrer la place entière…manière andalouse et émouvante de clore une manifestation.

 

La Manzanilla, ou Sanlúcar de Barrameda

par Yvon

 

Il n’y a probablement aucune autre ville au monde où la culture du vin soit aussi omniprésente qu’à Sanlúcar de Barrameda. Dans son architecture d’abord, puisque les caves font à ce point partie de la trame urbaine que l’on peut dire que la ville tout entière est une gigantesque cave dans laquelle on aurait construit des maisons d’habitation. La ville est aussi vieille que ses caves et les caves sont aussi vieilles que leur ville, dont elles sont indissociables.

Certaines, de taille modeste, ont avec le temps perdu leur usage initial et ont été « recyclées »,  tout en conservant leur architecture caractéristique. Ainsi le « Bodegón de Lola » est aujourd’hui un restaurant à la mode, le « Bodegón El Rengue » une immense taverne où l’on peut venir à cheval et danser les sévillanes toute la nuit et le « Bodegón A Contratiempo » une école de danse et une salle de spectacle, où nous avons pu assister à une époustouflante démonstration de flamenco. D’autres, les plus grandes, que ce soit dans la ville haute (Barbadillo, La Guita) ou dans la ville basse (La Gitana, Pedro Romero, La Cigarrera) sont toujours en activité, et en activité croissante, et contiennent des milliers de barriques en bois de chêne et des millions de litres de vin.

Et parmi ces vins, la gloire de Sanlúcar de Barrameda, ce vin unique que l’on ne peut élaborer nulle part ailleurs : la Manzanilla, née vers la fin du XVIIIème siècle pour se lancer au XIXème à la conquête du monde !

Qui dit Manzanilla dit Sanlúcar, et qui dit Sanlúcar dit Manzanilla. Elle y est en effet présente partout. Dans les caves évidemment, où elle repose patiemment sous son « voile de fleur » en attendant d’être mise en bouteille, dans les boutiques de ces mêmes caves où l’on vient s’approvisionner pour en avoir toujours à la maison, dans les restaurants où elle accompagne divinement les fruits de mer, dans les bars où on la consomme le plus souvent « de barril » avec quelques olives, mais aussi dans toutes les vitrines de tous les magasins (de livres, de meubles, de souvenirs ou de lingerie) dont elle constitue, sous forme de bouteilles et demi-bouteilles, accompagnées de verres et d’un seau à glace, un élément essentiel de décoration, tout simplement parce que ces magasins sont à Sanlúcar, et que Sanlúcar est la « Tierra de la Manzanilla », comme nous avons pu le lire à l’arrière de l’autobus qui nous a emmenés en excursions.

Le jour où nous avons visité Sanlúcar, nous avons pu voir les affiches des prochaines corridas et les préparatifs de la feria qui aura lieu fin mai et début juin, et qui s’appelle …. la Feria de la Manzanilla, bien sûr !

Ce sera pour une prochaine fois !

 

La Duquesa Roja

por Tanguy

 

Beaucoup d’Amigoëlos connaissent Sanlúcar de Barrameda - souvent évoquée dans le Gazapo – soit parce qu’ils y sont allés, soit parce qu’ils ont lu les textes écrits à son propos dans celui-ci. Une fois de plus, nous l'évoquerons. Cependant, nous ne parlerons ni de l'hôtel Los Helechos, ni de son Pacharán resté fameux dans beaucoup de mémoires, ni de la Calle de los Bretones, ni du car capricieux qui nous avait fait rentrer à Lannion « San-lou-car ».

Cette fois nous allons monter un peu plus haut dans la ville, à côté de l'église Nuestra Señora de la O. Là se trouve une grande et simple maison blanche d'aspect classique qui, malgré sa taille et son aspect relativement modestes, est la demeure d'une des plus grandes familles de la noblesse espagnole. C’est là que vécut, la plus grande partie de sa vie, Luisa Isabel María del Carmen Cristina Joselia Joaquín Alvarez de Toledo y Maura (habituellement dénommée Isabel Alvarez de Toledo), 21ème duchesse de Medina Sidonia, 17ème Marquise de Villafranca del Bierzo, 25ème comtesse de Niebla, etc., triple grande d'Espagne.

En effet cette noble duchesse a eu un destin singulier. Elle naquit en 1936 à Estoril, au Portugal où ses parents s'étaient réfugiés lors de la guerre civile. Elle fit en 1955 un très noble mariage et de cette union naquirent trois garçons. Malgré ses origines aristocratiques, la duchesse avait de profondes convictions républicaines et antifranquistes. En 1967 elle participa à une manifestation pour la défense des agriculteurs victimes de l'accident nucléaire de Palomares. Cela lui valut d'être incarcérée pendant huit mois à la prison d’Alcalá de Henares.

Historienne, elle écrivit un livre sur le sujet de la grève : « La Huelga » et fut à nouveau condamnée à la prison. Entre-temps, consciente des risques encourus, elle s'était réfugiée en France où elle demeura sept ans.

De retour en Espagne, en 1977, elle vécut désormais dans la Casa Medina Sidonia à Sanlúcar. Elle publia de nombreux livres d'histoire, essais politiques, etc. Elle étudia et classa les archives du fonds familial qui, dit-on, est l'un des plus importants d'Espagne, et en fit don à l’état espagnol.

Conformément à ses convictions socialistes et anticolonialistes, elle mena plusieurs actions politiques.

En 1983, au mariage de l'un de ses fils, elle rencontra Lilian Dahlman, amie de la mariée, avec laquelle elle eut une relation sentimentale et qu'elle prit à ses côtés comme secrétaire pour l’aider dans ses travaux. En 2005, à la demande de son mari, elle divorça.

Ses travaux de recherche historique lui firent décerner par Juan Carlos Ier la médaille d'or du mérite des Beaux-arts.

Après une vie fertile, généreuse et mouvementée, elle mourut en 2008. Onze heures auparavant, elle avait épousé « in articulo mortis » sa maîtresse, Lilian Dahlman, avec qui elle avait vécu 25 ans. Cette noble duchesse, en raison de ses convictions, de ses actions, de ses écrits et de ses témoignages, est désormais connue sous le nom de  « Duquesa Roja».

Devant la façade de cette maison blanche et simple d'aspect classique, la casa de Medina Sidonia, près de l'église Nuestra Señora de la O, comment imaginer le singulier destin de l'une de ses dernières occupantes ?

 

Les « Corrales » de Chipiona  

par Andrée

 

Avez-vous remarqué, en vous promenant le long des plages de Chipiona, les bassins délimités par des murets en pierre ? On pourrait penser que ce sont

de très grands œillets de marais salants. En fait, il s’agit du plus vieux mode de pêche artisanal en Europe. Ils pourraient dater de l’Antiquité, de l’époque romaine. Les murets sont formés de pierres poreuses et de coquilles de grosses huîtres, « cimentés » sous l’effet de la mer, par l’apport d’alluvions et de débris divers.
 


A marée haute, la mer recouvre tous les bassins, et se retire à marée basse, piégeant ainsi les poissons. Il est alors facile aux pêcheurs à pied de prendre le poisson. Pour pêcher, ils utilisent des outils tels qu’un gros couteau à marée, des crochets ou encore des fourches à cinq ou à trois doigts (tridents) qui servent à prendre les poissons cachés dans les trous des murets.

Plusieurs sortes de poissons et crustacés se trouvent ainsi piégés dans les "corrales" de Chipiona : crabes, crevettes, dorades, congres, cazones (petits requins) et bien d’autres.

Les "corrales" étaient concédés à des pêcheurs de condition très modeste qui les entretenaient et étaient rémunérés au pourcentage sur leur capture. La technique de pêche était transmise de génération en génération. Aujourd’hui, ce travail traditionnel et authentique est simplement une activité culturelle de loisirs.

Les "corrales" sont une curiosité que l’on peut voir de Rota à Sanlúcar, en passant par Chipiona. On en trouve aussi en France, dans les îles d’Oléron et de Ré, et même, à l’état de ruine, à l’embouchure du Leguer, dans le Trégor !!!

 

L’Alcazar royal de Séville

par Jeannine

 

On ne peut visiter Séville sans voir le palais de l’Alcazar et ses jardins. Situé dans une zone emblématique de la ville près, de la Cathédrale et des Archives Générales des Indes, l’Alcazar royal se dresse majestueusement.

Le mot «Alcazar» dérive de l’arabe «Alqar » que l’on peut traduire par « maison royale », qu’elle soit fortifiée ou pas.

Quand nous franchissons la porte du Lion, principal accès à l’Alcazar, nous sommes immédiatement plongés dans l’Histoire. On passe sous des arcs, on traverse des patios et on découvre des salles immenses, avec des plafonds à caissons aux formes géométriques et aux fleurons dorés, fusion d’art musulman et de Renaissance auxquels sont venus, au cours des nombreuses rénovations, s’ajouter des éléments de style gothique et baroque.

Mais ce qui fait la splendeur de ce palais, c’est son style « mudéjar », expression artistique d’une société chrétienne où habitent des artisans musulmans. Un nouveau style hispano-musulman est né aussi bien dans ses compositions que dans les matériaux utilisés : briques, plâtre pour couvrir les parements des bâtiments et des arcs polylobés, stuc pour les décors de « sebka », bois pour les plafonds, azulejos blancs et bleus pour les orles, marbre pour les supports, les colonnes et les chapiteaux à décor végétal.

Nous quittons les résidences royales et les chapelles pour découvrir un paradis caché : les jardins de l’Alcazar. Les jardins, tout comme les palais, sont le reflet de plusieurs époques. Les jardins potagers, où cohabitent les arbres fruitiers, les productions maraîchères et les plantes aromatiques  réveillent les cinq sens. Ils sont disposés en terrasses, de végétation verdoyante, et agrémentés d’une multitude d’orangers et de palmiers.

L’eau aussi est très présente dans les jardins musulmans, sous forme de fontaines décorées de magnifiques azulejos, de rigoles, de jets d’eau, de bassins et de canaux. Enfin, les mystères du labyrinthe végétal peuvent attirer le visiteur... mais attention à ne pas s’y perdre !


Caminando por los Jardines del Alcázar

por Yann

 

Entre los numerosos sitios excepcionales donde nos ha conducido nuestro viaje por Andalucía, los Jardines del Alcázar de Sevilla son ,para mí, un lugar mágico, inolvidable, cuya atmósfera única transporta a la gente fuera del tiempo.

Sólo teníamos un día para visitar Sevilla y sabía, por haber ido ahí hace dos años, que sería imposible visitar toda la ciudad con tan poco tiempo. Por eso, decidimos, Louis, Yvette, Odile, Pierrick y yo, empezar con lo más bello, los Reales Alcázares.

El Alcázar de Sevilla es un palacio antiguo que fue construido en muchas etapas entre el siglo X y el siglo XIII, y que reúne por  tanto varias influencias arquitectónicas--musulmana, mudéjar y gótica. Su belleza es estupenda: me gustan mucho sus pilares y bóvedas finamente decorados, sus patios interiores que permiten que la luz suavice la penumbra de los corredores... Aunque da la impresión de ser gigantesco, el Alcázar ocupa una superficie cinco veces más pequeña que la de los Jardines.

Como el tiempo estaba bueno, atravesamos rápidamente el palacio para disfrutar del sol en los Jardines. No tardamos mucho tiempo en alcanzar este paraíso de verdor. Los Jardines del Alcázar se componen de varias partes que tienen cada una su propio nombre y estilo, es decir su propia identidad. Por ejemplo, el jardín donde desembocamos cuando hubimos atravesado el palacio se llama el Jardín de Mercurio. Se llama así porque se encuentra en su centro una estatua del dios Mercurio, que fue creada  por Bartolomé Morel en 1576. Es fácil reconocer este jardín porque tiene estanques en los cuales hay peces negros, rojos y blancos. Se encuentran también en las paredes más cercanas mosaicos que representan a personajes mitológicos.

Más lejos está el Jardín de las Damas donde vimos varias especies de flores y un pavo real que estaba caminando libremente, enseñando su magnífico  plumaje a los turistas como si fuera una corona.

En otra parte de los Jardines--probablemente el Jardín Inglés, pero no estoy seguro--descubrimos árboles muy altos, palmeras pero también cipreses y otras especies que no pude identificar. Había también muchos limoneros plantados sin aparente regularidad, y naranjos que se destacaban porque se erguían en el centro de pequeños parterres.

Caminamos durante horas en este sitio mágico y tuvimos muchas veces la impresión de perdernos porque ya no estábamos seguros de saber por dónde habíamos venido. Las numerosas formas geométricas en las cuales los Jardines se basan contribuyen a dar el mismo aspecto a los paseos, especialmente a los que están bordeados por setos impenetrables.

Sin embargo, pudimos salir de los Jardines a pesar de la desorientación siguiendo el instinto infalible de nuestros estómagos hambrientos! 

 

 

LA CASA ANSELMA A TRIANA :

FLAMENCO INOUBLIABLE 

par Jean-Paul

 

         C'était à Triana, faubourg de Séville, à la Casa Anselma, dans les toutes premières heures du 1er mai, fête du travail… Depuis un des temples du Flamenco, la Carbonería, « nuestra guía », nous y avait guidés à travers la cité illuminée. Un "paseo"  qui, à lui seul, valait bien la peine d'avoir fait l'école buissonnière pour le groupe d'Amigoëlos resté à Séville un jour de plus que prévu au programme. A la Carboneria, on avait assisté à une fin de spectacle délivrée sans passion, et écoutée sans émotion particulière par un public essentiellement estudiantin.

On attendait beaucoup plus de la Casa Anselma, présentée comme un "must" de la visite de Séville, un autel quatre étoiles de la représentation du patrimoine immatériel gitan andalou.

         Dès la porte d'entrée franchie, on perçoit l'ambiance chaleureuse d'une petite salle de type cabaret, bondée de spectateurs écoutant avec ferveur un chanteur gitan -voix rauque - trémolos-  accompagné par un guitariste, un percussionniste et aussi par les palmas d'un certain nombre de spectateurs. A l'accueil, deux dames avenantes d'un certain âge m'invitent à payer notre "entrée" : 5 euros par personne, consommation comprise. Cela me donne le temps d'observer le décor  extrêmement   chargé recouvrant absolument tout l'espace mural.  Posters d'andalouses, de danseuses, de taureaux, de toreros, éventails, plats, poteries... En haut d'un des murs, une rampe de six ampoules attire l'attention car elle éclaire une image pieuse : celle de la Virgen del Rocío, la sainte patronne des gitans et de l'Andalousie, dont la romeria attire plus d'un million de pèlerins dans un village de 500 habitants !

Paré pour le spectacle... Après le chanteur,  première surprise, une femme et un homme "middle age" se détachent du public et entament une sevillana avec une sensualité et une grâce que l'on avait entrevues à la feria de Puerto de Santa  Maria, chez certains couples de danseurs. Epoustouflant ! Puis c'est au tour d'une jeune femme d'une trentaine d'années d'investir la scène, un espace des plus réduits entre musiciens et  spectateurs assis. On reste sous le charme tant l'interprétation et les pas de danse éveillent en soi des résonances profondes.

 Assez curieusement, aucun artifice vesti-mentaire ne distingue musiciens, chanteur et danseurs du reste du public. Rien d'académique non plus dans leur gestuelle : ces "artistes" ne "jouent"  pas  leur prestation, ils la vivent…et on apprécie !

Place maintenant à l'une des deux femmes qui nous avait accueillis, la célèbre Anselma, célèbre pour sa taverne, mais aussi pour son caractère bien trempé, ses chansons, ses réparties rauques et gouailleuses face à son public, pas toujours agréables, selon les dires. Mais le public ce soir là est à majorité espagnole et sans doute composé d'habitués, d'où une certaine complicité dans les échanges. Toutefois, une Amigoëla qui dodelinait de la tête et s'assoupissait se voit gentiment gratifiée d'un commentaire qui déclenche les rires de tous ceux qui l'ont compris, mais aussi, en réponse, un  beau sourire de l'intéressée ! 

         Dernier acte : les lumières s'éteignent. Seules restent allumées les 6 ampoules qui dispensent une obscure clarté - c'est le cas de le dire –  laissant  à peine entrevoir l'image de la Virgen del Rocío. Musiciens et public se lèvent face à la Vierge… Quelques paroles mystérieuses dans le noir… On ne les comprend pas…  Puis c'est une incantation lente, chantée dans les basses au commencement, ensuite  plus aiguë, et beaucoup plus allegretto et enjouée dans le refrain avec une reprise de  19 olé successifs: c'est le cantique à la gloire de la Virgen del Rocío dont voici  le refrain :

 

Al Rocío yo quiero volver
a cantarle a la Virgen con fe

Con un

Olé, olé, olé, olé, olé,
olé, olé, olé, olé, olé, olé, olé,
olé, olé, olé, olé, olé, olé, olé.
Al Rocío yo quiero volver
a cantarle a la Virgen con fe

con un olé …

 

         Les chanteurs y mettent toute leur ferveur, et les touristes les écoutent bouche bée en imaginant sans doute la vie nomade des gitans, les feux de camps, les guitares et les chants auprès des roulottes, etc.  Pour ma part, je trouve cela  captivant, fascinant, subjuguant… Un moment à ranger parmi ces instants d'éternité d'une vie, "inolvidables" par définition,  volés au temps qui passe et à l'oubli des mémoires défaillantes.

 

 Hommage à la Virgen del Rocio :  Salve Rociera


par Rocio  Márquez

http://www.youtube.com/watch?v=uMQJYsJQobA   par  Rocio Cortés  

 

Promenade à Doñana

par Marcel, Rémy et Roselyne

 

         Le samedi 27 avril étant une journée libre, trois Amigoëlos participant au voyage décidèrent de profiter du car des danseuses (pour lesquelles il n’y avait pas de journées de repos) pour aller jusqu’à Sanlúcar de Barrameda et embarquer sur le Real Fernando pour partir en croisière sur le Guadalquivir, ce fleuve large, majestueux et calme (seulement en partie ce jour-là) qui débouche dans l’Océan Atlantique entre Sanlúcar et le Parc Naturel de Doñana.

         Notre navire fit une première escale sur la rive afin de nous permettre de visiter une réserve abritant une colonie de flamants roses. On accédait à ce lieu par un long sentier au sol inégal serpentant à travers un paysage de dunes couvert d’une végétation clairsemée. Après ce premier arrêt et une série de photos et de films le Real Fernando se dirigea vers le Parc de Doñana. Arrivés à terre, il nous fut possible de contempler un emplacement abritant des cervidés. Nous avons ignoré le bus mis gratuitement à la disposition des visiteurs et nous nous sommes joints au flot des marcheurs pour visiter cette très belle réserve naturelle, remarquant au passage la reconstitution des bâtiments qui abritaient autrefois les personnes travaillant dans le parc et le matériel qui leur servait à fabriquer le charbon de bois. A l’issue d’un parcours d’un kilomètre sur une piste de bois parfaitement entretenue, nous avons pu accéder à l’observatoire d’où nous avons pu voir un groupe d’animaux, flamants roses notamment.

         La traversée de retour fut un peu plus mouvementée, car le vent qui s’était levé rendait la navigation plus difficile, ce qui nécessita l’évacuation du pont supérieur au grand dam des amateurs de belles photos. De retour sur la terre ferme, nous avons repris des forces grâce à un excellent déjeuner sur la terrasse d’un des restaurants situés au bord du fleuve, que nous avons pu encore admirer pendant un moment.

         Puis ce fut le retour à Chipiona par le réseau de transports publics aux horaires imprécis. Nous étions fatigués mais contents de notre journée et heureux de retrouver nos compagnons de voyage à l’hôtel Monterrey.

 

Paseo por Chipiona

por Odile
 



         Chipiona, además de contar con unas magníficas playas y un clima templado tiene también un bello paseo marítimo y un interesante patrimonio monumental.

Comenzamos en la playa “El Muelle” donde se pueden observar « los corrales de pesca», antiquísimas construcciones artesanas con muros de piedras. El funcionamiento de los corrales de pesca es posible gracias a los movimientos que se producen con las mareas, bajamar y pleamar. Los muros retienen a los peces que penetran en el corral con la subida de la marea e impiden su salida cuando la mar baja. Hoy, esta actividad ya no es una actividad de subsistencia, sino una actividad recreativa y cultural.
         Siguiendo el paseo marítimo Cruz del Mar encontramos la Parroquia dedicada a la Virgen de la O, de estilo gótico del siglo XVI. Anteriormente se supone que fue una mezquita árabe.



Pasamos delante del Faro, del Santuario de Nuestra Seňora de Regla, y al final de la playa concluimos el itinerario con la visita a los antiguos pabellones del Sanatorio Marítimo De Santa Clara. Se construyó gracias a un sacerdote conocido como « el padre de los pobres » y al Doctor Tolosa Latour  con el fin de albergar a niňos aquejados de enfermedades óseas. En el aňo 1970 la fundación comienza a recibir a niňos con problemas familiares y ahora, es una casa para las Hermanas de la Caridad jubiladas y también una albergue juvenil.

Volvemos al hotel, caminando por el agua en la playa, nos encontramos con algunas personas baňándose. Nuestro primer día en Chipiona se va acabando, el sol se está poniendo y nosotros ya pensamos en Cádiz, que visitaremos maňana.

 

La Tour Tavira

par Tanguy

 

Paris a la tour Eiffel ; Pise, la tour penchée ; Babel, sa fameuse tour polyglotte. Ceci est connu de tous.

Moins nombreux – sauf les Amigoëlos - sont ceux qui savent que Sanlúcar de Barrameda, El Puerto de Santa María, Cadix, et sans doute d'autres ports du Ponant ibérique sont des villes à tours. Paris, Babel et Pise, qui ne comptent chacune qu'une tour, doivent rester modestes : Cadix, par exemple, en a compté 160, même s'il ne reste plus aujourd'hui que 126.

Ces tours, "tours vigies", "torres miradores", furent construites au cours des XVIIe et XVIIIe siècles. Elles sont situées à l'ouest de la ville pour être identifiées par les navires qui s’approchent de la côte et avoir une bonne vision de l'horizon vers le Ponant.

Habituellement carrées, elles étaient édifiées sur les terrasses des demeures des armateurs de la ville. À leur sommet flottaient des étendards aux armes de chaque propriétaire. Du haut de ces tours les veilleurs surveillaient les mouvements des bateaux qui rentraient des Indes occidentales. Ceux de l'armateur et sans doute aussi ceux des concurrents.

Le propriétaire, sa famille et sa domesticité demeuraient dans les étages du bâtiment. Le patio central et les pièces alentour, au rez-de-chaussée abritaient les locaux de l'entreprise : bureau, magasin, entrepôts et salles de réunion où ces commerçants avisés prenaient leurs décisions.   

La Torre mirador la plus célèbre de Cadix, et la plus haute (45,35 mètres au-dessus du niveau de la mer) est la tour Tavira, située au sommet de l’ancien palais de la casa Recaño. Elle porte le nom de sa première vigie, Antonio Tavira. En 1778 la tour Tavira devint la tour de vigie officielle du port de Cadix.
 
 

La tour Tavira, malgré les 176 marches qu'il faut gravir pour arriver à son sommet, est très visitée par les touristes. Sa terrasse offre une vue d'ensemble sur la ville de Cadix, ses rues étroites, ses maisons et leurs terrasses avec parfois une piscine, ses nombreux clochers et les tours vigies voisines. Vers le Ponant, l'océan atlantique ouvre à l'imaginaire le chemin des Amériques.

Au sommet de la tour a été installée, beaucoup plus tard, une « cámara oscura », une chambre noire, qui par un système optique, comparable à celui d'un périscope permet d'avoir une vision précise et rapprochée de chaque point de la ville.

Les Amigoëlos, comme tous les touristes dignes de ce nom, n'ont pas manqué de se faire photographier au sommet de la tour Tavira, auprès de la cheminée de la cámara oscura.

 

Un Evêque qui en avait ……. du  courage !

par Jean Paul

 

 Premier mai au matin. Visite de la cathédrale de Séville. Notre guide s’appelle Alberto. Il n’est plus dans sa première jeunesse. Dès sa première communication,  il s’excuse de parler un français un peu « bricolé » : le « français de Séville… ». De fait,  si  toutes les règles de syntaxe et de grammaire ne sont pas toujours respectées, il reste toutefois très compréhensible, d’autant plus que parfois il joint le geste à la parole.

 C’est le cas par exemple aux abords du  tombeau du second fils de Christophe Colomb  (Hernando Colon, mort en 1539).  La pierre tombale qui en marque l’emplacement se situe derrière le chœur, mais devant une porte qui, nous dit-il, n’était ouverte que pour laisser passer le roi  ou le pape.  Personne d’autre !   Lors de ses passages à Séville, le Caudillo Franco  devait évidemment  se rendre à la cathédrale et demandait à y entrer par la porte la plus noble.  Pas si simple pour un évêque de  respecter  la  règle pluriséculaire  sous peine de contrarier fortement  le généralissime et d’encourir de sévères représailles. C’est pourtant ce que fit l’un d’entre eux   comme nous le retrace ce dialogue brièvement  conté  par Alberto :

« Vous êtes roi ?

- Non !

- Vous êtes  pape ?

- Non !

- Alors vous ne pouvez pas entrer par cette porte … ! »

Alberto semble en admiration devant la témérité de ce prélat qui a osé résister au Caudillo. « Il en avait du courage... Il en avait tout simplement » et joignant le geste à la parole,  il dessine avec ses deux mains l’organe le plus mâle d’un taureau de combat !   Au final, il précise tout de même que, lorsque Franco venait à Séville, ce prélat s’exilait dans sa résidence de vacances…

 

Lumières dans la nuit

par Pierrick


         Sur cette côte qui porte bien son nom: "Costa de la Luz", jour après jour nous avons admiré des lieux, des sites, des villages baignés de lumière.

Cadix, et ses murailles entourant la totalité de la ville, sa cathédrale où repose le compositeur Manuel de Falla, ses ruelles, ses places grouillantes de touristes débarqués pour la journée de bateaux de croisière.

Barbate, ville célèbre pour ses conserves de thon, le Cap de Trafalgar et Conil de la Frontera, souvenirs de paysages magnifiques, mais aussi d'une "dure randonnée des sables", et tant d'autres lieux où la musique et la danse se rejoignent tard dans la soirée.
 


Mais... la nuit quand les rumeurs et les bruits de Chipiona s'éteignent, quand musique et flamenco s'arrêtent,  nous pouvions, du balcon de notre chambre, face à la mer, rêver: imaginer les caravelles de Christophe Colomb et autres aventuriers des mers...Peut-être entrevoir dans le lointain les "sinagots" bretons arrivant avec leur cargaison de voiles de chanvre et de toiles de lin du Trégor.

Sur cette côte, calme en apparence, se cachent des récifs, des bancs de sables propices aux naufrages; mais dans ces nuits noires, que de lumières sur l'océan ! Les lumières des "faros" guidant les marins, celle du "Faro de Chipiona", un des plus beaux, et le plus haut d'Espagne, à la "Punta del Perro", celles des 'tonnes" d'amarrage des cargos  et porte-containers dans l'attente de remonter le Guadalquivir, celle de la "cardinale W" avec ses éclats blancs de 7 et 9 secondes s'éteignant juste après le gris de la nuit.

Au large, vers le sud,  des lumières blanches, brillantes comme celles des navires de croisière, des points lumineux sur des îlots mystérieux et au loin, le phare de Barbate dirigeant ses faisceaux vers les côtes marocaines ... Mais le jour pointe, "el faro" s'éteint, Chipiona s'éveille....Debout, les Amigoëlos ! une nouvelle journée de lumière vers la Feria del Puerto de Santa María s’annonce et nous attend !

 

El Rocío

par Elie et Isabelle

 

Après Chipiona,  nous avons passé 15 jours au Maroc avant de revenir en Andalousie pour assister au pèlerinage annuel du Rocío.

El Rocío est un village proche d’Almonte, dans la province de Huelva, en bordure du Coto de Doñana. Quand on le visite en temps normal, il apparaît comme un village surréaliste construit sur une immense plage de sable, sans aucune route goudronnée. On dirait  un décor de cinéma où va se dérouler un étonnant spectacle.

Pendant le pèlerinage, El Rocío passe de mille habitants à un million de visiteurs (seulement 700 000 cette année, à cause de  la crise et du mauvais temps) qui, à la Pentecôte, arrivent de toute l’Espagne et d’ailleurs pour fêter la Virgen del Rocío, appelée aussi la Blanca Paloma, la Divina Pastora ou La Virgen de las Marismas.
 


Les pèlerins sont regroupés en confréries (hermandades). La plupart des villes d’Andalousie possèdent la leur. Les quelque cent confréries les plus importantes ont leur propre hébergement pouvant accueillir plusieurs centaines de personnes. D’autres, plus modestes louent des « viviendas » pour la semaine. La confrérie des émigrés, qui partait de Huelva, regroupait cette année 2700 personnes venues de toute l’Europe.

Le pèlerinage, qui consiste à aller de sa ville à El Rocío pour participer à différentes cérémonies religieuses, commence par les festivités accompagnant le départ : messe, discours, lancer de pétales, fusées, pétards, prières, chants, danses, vivats… Dans les convois se mélangent des roulottes, des tracteurs tirant leur mobil-homes, des 4X4 avec tentes sur le toit, le tout accompagnant la bannière (Simpecado) dans son char luxueusement décoré avec sa surenchère de broderies, de décorations et d’accessoires. Le dernier jour du voyage se fait généralement à pied au rythme lent des bœufs et autres animaux sur des chemins de sable aménagés le long des routes. Les confréries qui viennent du sud du Guadalquivir traversent le fleuve à Sanlúcar de Barrameda sur des bacs aménagés à cet effet. Tout est organisé, programmé. Il est possible de connaître à l’avance les horaires des départs, des traversées du fleuve et des différents points de passage. La Guardia Civil, à cheval, est partout présente.

Entre deux cérémonies, les Rocieros passent le plus clair de leur temps dans les hébergements à dormir, manger et faire la fête. On y boit pas mal, car la chaleur, la vie en communauté, la convivialité et la poussière donnent soif.  Beaucoup de bière, mais aussi de Fino, de  Manzanilla et de coca au rhum ou au whisky. On danse beaucoup, sur des chansons de circonstance, au son d’une guitare, d’une flûte et d’un tambourin, parfois en tapant dans les mains comme savent si bien le faire les Andalous. La fête est partout. Nous sommes parfois invités à danser et à boire un verre. L’ambiance est chaleureuse.

Nous assisterons le mercredi au départ de la Confrérie de El Puerto de Santa Maria, puis à sa traversée du Guadalquivir le jeudi. Le samedi est le jour où les confréries présentent leur bannière à la Vierge, dans leur char tracté par des animaux. C’est un long cortège qui dure tout l’après-midi, avec en tête des cavaliers en tenue andalouse, parfois accompagnés de leur belle en robe de flamenco. Si elles montent seules, elles sont en tenue masculine, coiffées du traditionnel sombrero à bord plat qui leur donne cette élégance fière bien connue. Dans les rues, les gens se promènent à pied, à cheval, on se rend visite, on boit un verre. Pour les cavaliers le chic est de rester sur leur monture. Ce va-et-vient dans le sable soulève beaucoup de  poussière et parfois un tracteur et sa citerne (comme en Bretagne) fait un peu d’arrosage. Il y a beaucoup de gens mais pas de foule, c’est très agréable de se promener  dans ce décor qui semble être d’une autre époque. Isabelle passe presque inaperçue dans sa robe de sévillane. Nous nous rendons à la chapelle, la Blanca Paloma en tenue argentée apparaît sur son brancard sur fond de retable doré. Elle est radieuse et éblouissante dans cette chapelle peinte de blanc et vidée de tout ce qui pourrait  gêner sa sortie du lundi matin. Ce n’est qu’un défilé de ceux qui viennent l’implorer, la remercier, lui présenter le dernier né ou tout simplement l’approcher pour mieux la voir. Des vivats fusent. A l’extérieur de la chapelle, un bâtiment nous intrigue; nous entrons, les murs et le plafond sont noirs des fumées de milliers de cierges offerts. Dans un coin, les fidèles caressent les mains de la vierge en bronze. Le spectacle est saisissant…

Le dimanche, nous venons pour assister à l’événement phare de cette Romería: la sortie de la Vierge. Les informations que nous avions étaient assez confuses: « Cela commence à minuit…, peut être à 3 heures ». Ce qui est sûr, c’est qu’il faisait très froid le samedi et qu’il était prévu 7° pour la nuit. Nous étions donc bien couverts.

Vers 23h30 les cloches sonnent a toute volée: Ça y est, c’est le début ! Nous nous précipitons dans la chapelle, nous sommes presque les premiers, tout contre la grille qui nous sépare de la Vierge. Un prêtre vient enlever les bannières: Elle va sortir. La foule envahit la chapelle. Plus tard, nouveau son de cloche. Maintenant on enlève  les cierges, c’est donc pour bientôt ! Plus tard, ce sera l’immense lune d’argent posée aux pieds de la Vierge qui sera enlevée : plus rien ne s’oppose à sa sortie : Il est minuit…

Nous sommes de plus en plus serrés. Vers une heure des jeunes gens d’Almonte très excités forcent le passage dans la foule, investissent le devant du chœur et nous obligent à reculer. Ils ont l’exclusivité de sortir la Vierge de derrière la grille et de la promener à dos d’homme dans les rues. D’autres jeunes arrivent et entrent en force, on les laisse passer … Ils ne sont pas d’Almonte et n’oseront pas aller jusqu’au premier rang. La foule s’excite de plus en plus. Dans les haut-parleurs passent en boucle des incantations à la Vierge, des vivats et des sevillanas !… A nouveau d’autres jeunes hommes arrivent par petits groupes et font reculer la foule pour dégager un passage au centre de la chapelle. Les gens reculent mais visiblement personne ne sort. Nous ne sommes plus serrés, nous sommes comprimés, et trop vêtus. Vers 02h30 Isabelle sort … elle  suffoque. Je suis décidé à rester jusqu’au  bout, c’est pour bientôt, c’est sûr. Si je lève les bras pour prendre une photo, je ne peux plus les rabaisser, et j’ai vraiment trop chaud. Peu après 03h00 je décide de sortir à mon tour. Les gens me tirent vers l’extérieur, je m’inquiète un peu pour la descente des marches dans cette foule, mais tout se passe bien. A l’extérieur, l’esplanade est noire de monde mais il y a de l’air et il n’est pas difficile de se déplacer. A 03h25 une immense clameur sort de la chapelle, j’aperçois les Almontais qui sautent par-dessus la grille. La Vierge apparaît, sort de l’Ermitage, puis la procession commence dans la nuit sous les projecteurs et le crépitement des flashs. La foule est en délire. Après la traversée de l’esplanade, la procession continue dans les rues. La Vierge bringuebale sur les épaules des porteurs mais se redresse et continue sa promenade.  

Isabelle me rejoint au point de rendez-vous, il est plus de 04h00. Ebahis de ce spectacle, nous décidons de rentrer à Matalascañas. Dans l’est, nous voyons les premières lueurs de l’aurore: c’était la condition de la sortie de la Vierge. Le lendemain nous apprendrons que la procession, une des plus courtes et la moins tourmentée depuis des années, s’est terminée vers 10h30.

El Rocío ! foi, illusion, espérance !. Ce qui est sûr c’est que cette tradition très festive nous a laissés perplexes et admiratifs.